Depuis mars 2025, l’activité du botnet Prometei a connu un joli printemps. Non content de faire parler de lui depuis 2020, voilà que le petit malware revient en forme olympique, avec une nouvelle variante encore plus musclée, agile, et surtout amatrice de crypto. On dirait presque une startup. Sauf que là , la levée de fonds passe par vos CPU, pas par un pitch deck.
« Ce n’est pas un bug, c’est une fonctionnalité non documentée. » — Tout admin ayant découvert un botnet par hasard
🌱 Le retour du botnet zombie… version 2.0
Prometei, pour ceux qui l’auraient oubliĂ© (ou refoulĂ©), c’est un botnet multiprotocole, multitâche, et surtout multi-emmerdes. Il est conçu avec amour pour pirater des machines — principalement Linux depuis peu — et les transformer en parfaites petites unitĂ©s de minage Monero. Oui, Monero, cette crypto bien connue pour ses usages… discrets.
Le plus beau dans cette histoire ? Les chercheurs de Palo Alto Networks (pas les premiers venus, hein) nous apprennent que ce n’est pas juste une petite recrudescence. Non, non. C’est une explosion de cas, un véritable « boom » de compromissions depuis mars 2025. Avec une nouvelle variante bien plus efficace, parce que bon, faut bien évoluer dans ce métier.
🧪 Mais que fait cette variante, docteur ?
La nouvelle mouture de Prometei est un exemple parfait de malware modulaire, capable de :
- scanner les ports,
- identifier les failles connues,
- propager sa douce influence via SMB, RDP, ou SSH (selon le menu du jour),
- voler des identifiants,
- s’installer gentiment dans vos processus système,
- et bien sûr, miner du Monero dans la joie et l’anonymat.
En bref, votre machine devient une petite colonie minière clandestine, gracieusement offerte à un opérateur quelque part sur la planète (probablement dans un lieu sans RGPD et sans scrupules).
🧠Pourquoi ça marche encore en 2025 ?
Excellente question. Et comme souvent, la réponse tient en trois mots : admin surchargé, patch manquant, monitoring absent. On pourrait presque en faire un haïku de la cybersécurité moderne.
textServeur oublié
Sous Debian 9.6
Prometei vit lĂ
L’autre raison ? Le mythe tenace que Linux = invulnérable. Spoiler : non. Même si votre OS ne finit pas en .exe
, il reste une cible de choix. Et Prometei adore le Linux mal configuré, à peine mis à jour, avec un petit SSH root en accès direct. Une vraie invitation.
💸 Pourquoi Monero ?
Parce que Monero est à la crypto ce que la société écran est à l’évasion fiscale. C’est invisible, intraçable, et diablement rentable pour les botnets. Pas de blockchain publique lisible, pas de balances trop visibles. Prometei ne mine pas du Bitcoin comme les nouveaux riches. Il préfère l’obscurité chic du XMR, comme tout bon cybercriminel qui se respecte.
📉 Conséquences pour votre infra ?
Au début, vous ne voyez rien. Juste un CPU qui chauffe un peu. Puis :
- votre facture électrique explose,
- vos performances applicatives s’effondrent,
- vos alertes Zabbix s’emballent (mais bon, qui les lit vraiment ?),
- et un jour, quelqu’un de la DSI dit « tiens, c’est bizarre… »
Spoiler : c’est déjà trop tard.
🛡️ Et on fait quoi maintenant ?
Eh bien, vous faites ce que vous auriez dĂ» faire en 2023 :
- patcher vos systèmes,
- restreindre les accès SSH (non, root n’a PAS besoin d’accès direct),
- monitorer vos consommations CPU & réseau,
- dĂ©tecter les anomalies de processus avec des outils comme CrowdStrike, Wazuh, ou mĂŞmeÂ
htop
 pour les plus old-school, - et surtout, éduquer vos équipes : un botnet ne s’invite pas chez vous sans complicité (ou négligence).
Et si vous avez déjà été touché : un bon vieux wipe & reinstall, car on ne négocie pas avec les zombies. Ou alors, investissez dans une analyse forensique, mais attention, ça coûte presque autant qu’un an de minage Monero.
🤖 La morale de l’histoire
La cybercriminalité évolue. Les malwares aussi. Et si vous n’évoluez pas avec eux, vous serez leur terrain de jeu.Prometei n’est pas un génie maléfique. Il profite juste des erreurs humaines, des serveurs oubliés, et des configs paresseuses.
En résumé : si votre serveur commence à faire plus de bruit que d’habitude, ce n’est peut-être pas la clim. C’est peut-être Prometei qui fait du sport. À vos patchs, citoyens.