“Chez nous, on n’a rien d’intéressant à voler.”
Cette phrase, on l’entend encore trop souvent dans les couloirs feutrés des PME. Entre la machine à café et le serveur Windows 2012 sans mise à jour depuis 2019, le sentiment d’invulnérabilité flotte. Un peu comme l’odeur de toner chaud et d’illusion de sécurité.
Mais spoiler : vous êtes la cible rêvée.
Le mythe de l’entreprise “trop petite pour intéresser les hackers”
79 % des dirigeants de PME pensent encore qu’ils ne sont pas concernés par la cybersécurité (source : Cybermalveillance.gouv.fr). Et pourtant…
👉 2 PME sur 3 victimes de ransomware.
👉 1 attaque toutes les 39 secondes.
👉 80 % des entreprises victimes n’avaient pas de plan de réponse à incident.
Non, les pirates ne visent pas que les grands groupes. Ils préfèrent les petits qui cliquent vite, patchent lentement, et sauvegardent… jamais.
Pourquoi les PME sont les cibles idéales
- Des ressources limitées.
Il n’y a souvent ni RSSI, ni DPO, ni budget dédié. On confie la cybersécurité à “celui qui s’y connaît en ordi” – souvent le même qui gère l’imprimante. - Des prestataires pas toujours experts.
Le site web WordPress mal sécurisé développé par un cousin en freelance. Le NAS exposé à Internet “parce que c’est plus simple”. Et personne ne regarde les logs. - Un faux sentiment de sécurité.
“On a un antivirus BitDefender gratuit, c’est suffisant.” Non. Pas en 2025. Même les imprimantes sont hackées aujourd’hui. - Des données pourtant critiques.
Factures, commandes clients, données RH, projets confidentiels… Même une PME fabrique des pépites qu’un attaquant peut vendre ou crypter contre rançon.
Exemples de “petites entreprises” qui ont pris cher
- Une PME de 25 salariés dans l’industrie victime d’un ransomware par RDP exposé. 10 jours d’arrêt, 15 000 € de rançon, perte d’un client majeur.
- Un cabinet d’expertise comptable piraté après une fuite d’identifiants sur LinkedIn. Résultat : usurpation d’identité numérique, fraude bancaire, dépôt de plainte.
- Une startup tech qui a tout perdu : base de données effacée, site HS, et réputation grillée après divulgation de données clients… car elle n’avait pas de sauvegarde offline.
👉 Lire notre article : L’OSINT, l’arme secrète des hackers… et votre pire faille
Les erreurs classiques observées en PME
🧨 Identifiants réutilisés
Le combo gagnant : prénom.nom + mot de passe unique. Et quand il fuit (oui, il fuit), c’est tout qui tombe.
🔐 Aucun MFA
Parce que “ça complique la vie”. Oui, c’est aussi le but. Aux dernières nouvelles, les hackers n’aiment pas les complications.
🔥 Aucune sauvegarde hors ligne
Et quand le NAS chiffré devient un presse-papiers très cher… il est un peu tard.
🧻 Pas de PRA (Plan de Reprise d’Activité)
Une attaque ? On éteint tout. On respire. On cherche une solution… sur Google.
La sécurité ne coûte pas cher. L’absence de sécurité, si.
Un pare-feu correctement configuré, un filtrage DNS, une sensibilisation par trimestre, un audit de vulnérabilité par an… ce ne sont pas des dépenses, ce sont des investissements.
Et bien moins chers qu’une rançon, une perte de clients, ou une condamnation RGPD.
Bonnes pratiques pour PME (à imprimer et coller sur la cafetière)
✅ Mettre en place le MFA partout
✅ Changer les mots de passe régulièrement (et non, pas en incrémentant un chiffre)
✅ Sauvegarder régulièrement, dont une copie hors-ligne
✅ Limiter les droits utilisateurs (Gérard n’a pas besoin d’être admin)
✅ Former les collaborateurs au phishing et aux gestes simples
✅ Mettre à jour les systèmes, y compris les serveurs oubliés dans un coin
Bonus : faire appel à un prestataire qualifié, certifié PASSI ou référencé dans Cybermalveillance.gouv.fr, ça aide.
Conclusion : la PME, un trésor mal gardé
La réalité, c’est que les attaquants n’ont plus besoin d’aller chercher bien loin. Entre les failles non patchées, les données exposées, les accès partagés et les sauvegardes absentes… la porte est grande ouverte.
Vous pensiez que votre entreprise n’avait rien à perdre ?
Les attaquants, eux, savent exactement ce qu’ils peuvent y gagner.
📎 Liens utiles à intégrer
- Cybermalveillance.gouv.fr – Guide pour PME
- SecuSlice – Pourquoi l’OSINT est redoutable pour les PME
- SecuSlice – Réagir à une cyberattaque : la fiche DSI
- SecuSlice – Faut-il vraiment sécuriser Active Directory ?