🧠 DNS4EU : SouverainetĂ© numĂ©rique ou centralisation sous stĂ©roĂŻdes ?

Quand l’Europe veut reprendre la main sur le DNS
 en s’inspirant un peu trop des mĂ©thodes qu’elle dĂ©nonce, DNS4EU une blague ?
On dirait que un baroud d’honneur pour le cloud souverain : Le Cloud souverain français


🔍 Le DNS : le guide GPS d’Internet (et non, ce n’est pas un “truc de geek”)

Avant de plonger dans le grand bain de DNS4EU, il faut expliquer ce que fait un serveur DNS, parce qu’on parie que mĂȘme certains RSSI ont oubliĂ© les bases.

Un serveur DNS (Domain Name System) est comme l’annuaire tĂ©lĂ©phonique d’Internet. Quand vous tapez secuSlice.com, votre machine ne sait pas ce que c’est. Elle demande Ă  un serveur DNS :

« Dis-moi, à quelle adresse IP correspond ce joli nom ? »

Et hop, le DNS rĂ©pond 192.168.101.85 ou autre. Ensuite seulement, votre navigateur contacte le bon serveur (c’est pas la bonne 😊).
Sans DNS, vous ĂȘtes aveugle.
Avec un DNS malveillant, vous ĂȘtes manipulĂ©.
Avec un DNS centralisĂ©, vous ĂȘtes surveillĂ©.


đŸ‡ȘđŸ‡ș DNS4EU : le projet europĂ©en pour “reprendre le contrĂŽle”

Lancé en 2022, financé en partie par la Commission européenne, DNS4EU vise à :

  • Proposer un DNS public souverain, sĂ©curisĂ©, rapide,
  • Être conforme au RGPD,
  • Fournir un service de filtrage intelligent (malware, phishing, contenus inappropriĂ©s),
  • Et garantir la rĂ©silience du rĂ©seau europĂ©en face aux crises.

En gros, l’Europe dit : “Marre des DNS de Google, Cloudflare ou OpenDNS, on veut notre propre infrastructure, gĂ©rĂ©e par nous.”

Jusque-lĂ , Ă§a semble plein de bon sens.


⚠ Mais si on gratte un peu
 on commence Ă  Ă©ternuer

DNS4EU n’est pas un projet open source, ni transparent sur ses opĂ©rateurs ou ses mĂ©canismes internes. Et ça, pour un service aussi critique que le DNS, Ă§a pue un peu la naphtaline numĂ©rique.

1. đŸ§± Une centralisation europĂ©enne au lieu d’une dĂ©centralisation mondiale

On quitte une dĂ©pendance (USA) pour en crĂ©er une autre (UE). Certes, le cadre RGPD est plus respectueux que le Patriot Act, mais une centralisation reste une concentration de pouvoir. Le DNS devient une brique de contrĂŽle, et donc une cible politique et technique.

2. đŸ•”ïžâ€â™‚ïž Un filtrage opaque et activĂ© par dĂ©faut

Les opĂ©rateurs de DNS4EU proposent un filtrage “protection enfants”, “anti-malware”, etc. TrĂšs bien. Mais qui dĂ©cide ce qui est malveillant ou pas ? Quelle est la gouvernance des listes ? Peut-on dĂ©sactiver ce filtrage sans crĂ©er de faille juridique ? Pas clair.

Et si demain un État membre veut bloquer un site “complotiste”, “radical”, ou juste… dĂ©rangeant ?

3. đŸ’Œ Des opĂ©rateurs privĂ©s, parfois transatlantiques

Whalebone, CIRA, et mĂȘme Cisco sont impliquĂ©s. Attendez
 Cisco ?
Donc, on veut Ă©viter la dĂ©pendance aux USA, mais on inclut une entreprise amĂ©ricaine dans l’infra ?
On appelle ça comment ? Souveraineté partagée ?


đŸ§Ÿ Et dans le contexte actuel du RGPD, ça devient franchement bancal

Le RGPD, c’était notre cheval de bataille. Mais depuis quelques temps :

  • Des voix montent pour assouplir la protection des donnĂ©es au nom de l’innovation,
  • Des États rĂ©clament des accĂšs facilitĂ©s aux mĂ©tadonnĂ©es,
  • Et les futures lois (ePrivacy, Data Act, IA Act) ouvrent des brĂšches.

DNS4EU arrive comme un joli cheval blanc
 mais les cavaliers pourraient trĂšs bien ĂȘtre en uniforme administratif.


đŸ€č‍♂ Alors, qu’est-ce qu’on fait ?

Utiliser DNS4EU ou pas ? Voici un tableau pour décider en toute conscience :

CritĂšreDNS4EUAlternatives (Quad9, NextDNS, FDN…)
SouverainetéEuropéenne, mais centraliséeVariable, certains 100% communautaires
RGPDAffirmé, mais pas auditéFort engagement RGPD chez certains
TransparenceFloue (opérateurs privés)Open source (Quad9, FDN)
Personnalisation filtrageTrÚs limitéeTotale chez NextDNS, Quad9
RĂ©silience / PerfBonne (infrastructure UE)TrĂšs bonne aussi selon l’alternative

🧹 Conclusion : DNS4EU, ou comment rĂ©inventer la surveillance
 en version RGPD-compatible

DNS4EU, c’est le projet qui voulait bien faire, et qui peut encore bien faire, Ă  condition d’ĂȘtre surveillé  par nous tous.

Sinon, on risque de passer de :

“Je ne veux plus que mes requĂȘtes aillent chez Google”

Ă 

“Je veux qu’elles aillent chez Bruxelles, sous prĂ©texte de sĂ©curitĂ©.”

Et ça, c’est du routage de gueule.


🎁 Bonus technique pour les curieux

Pour tester quel DNS vous utilisez :

bash
nslookup secuslice.com

Ou encore, lancez un :

bash
ig @1.1.1.1 secuslice.com

Et pour changer de DNS facilement (par exemple vers Quad9 ou NextDNS), rendez-vous sur :

🧠 DNS4EU : SouverainetĂ© numĂ©rique ou centralisation sous stĂ©roĂŻdes ?
Partager cet article : Twitter LinkedIn WhatsApp

đŸ–‹ïž PubliĂ© sur SecuSlice.com

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Retour en haut