Les vieilles les formations Ă la cybersĂ©curitĂ© badgĂ©es sensibilisation cyber , tu sais, celles oĂč un animateur explique doctement que âles mots de passe doivent comporter 12 caractĂšres minimumâ pendant quâun PowerPoint dĂ©file Ă la vitesse dâun patch SAP⊠Ces formations-lĂ sont mortes.
Bienvenue dans lâĂšre du Human Risk Management â une approche oĂč on arrĂȘte enfin de blĂąmer les utilisateurs, et oĂč on sâinspire de la psychologie, des sciences comportementales et mĂȘme de la PNL pour transformer nos collĂšgues en vĂ©ritables alliĂ©s cyber.
Ici, on aime bien donner des conseils comme : đ§Ź Le phishing expliquĂ© Ă ta grand-mĂšre ou đ GUIDE DE PRĂVENTION â Ăviter les fuites de donnĂ©es : les bons rĂ©flexes pour particuliers et entreprises. Mais cette fois on va un peu plus loin mĂȘme si Le facteur humain est plus dangereux quâun ransomware Argh! on ne peut plus dire ça đ
đ§© Awareness â Changement de comportement
Tout le monde sait quâil ne faut pas cliquer sur un lien suspect.
Et pourtant, quand arrive un mail âURGENT â mise Ă jour de votre badge RH avant ce soirâ, tout le mondeclique. Pas par bĂȘtise, mais parce que le cerveau humain adore les automatismes et dĂ©teste la friction.
La diffĂ©rence entre savoir et faire, câest ce quâon appelle le KnowingâDoing Gap.
Câest le trou noir de la cybersĂ©curitĂ© : la conscience du risque ne suffit pas Ă dĂ©clencher un comportement sĂ©curisĂ©.
Les meilleurs programmes de sensibilisation 2025 ne cherchent plus Ă enseigner, mais Ă transformer.
đŻ Leur but : faire Ă©voluer les rĂ©flexes, pas juste les connaissances.
𧏠Les nouveaux héros de la cybersécurité : psychologues et comportementalistes
Oui, les nouveaux champions du SOC ne portent pas toujours des hoodies noirs : ce sont parfois des psychologues.
Les meilleurs programmes utilisent des modĂšles comme COM-B :
- Capability â les compĂ©tences et la comprĂ©hension (âJe sais reconnaĂźtre une tentative de phishingâ)
- Opportunity â un environnement propice (âJâai un bouton âSignaler un phishingâ dans Outlookâ)
- Motivation â une culture positive (âJe nâai pas peur de passer pour parano si je signale un mailâ).
Ce modĂšle a une vertu magique : il remet lâhumain au centre.
Car un utilisateur bien formĂ© mais stressĂ©, fatiguĂ©, sous pression â restera vulnĂ©rable.
đ§ââïž La psychologie et la PNL au secours du clic rĂ©flĂ©chi
Les hackers exploitent le systĂšme 1 de notre cerveau â celui qui agit vite, sur lâĂ©motion.
La peur (âvotre compte va ĂȘtre suspendu !â), lâurgence (âvalidez sous 10 minutes !â), la flatterie (âfĂ©licitations, vous avez gagnĂ© !â) : tout est calibrĂ© pour court-circuiter le raisonnement.
Allez plus loin avec : MFA Fatigue : ou comment cliquer frĂ©nĂ©tiquement sur âAccepterâ est devenu la nouvelle faille
Les bons programmes, eux, rĂ©activent le systĂšme 2 â celui de la rĂ©flexion.
On y ajoute un peu de PNL (programmation neuro-linguistique) :
- Reformuler pour ancrer du positif â dire âProtĂšge ton compteâ plutĂŽt que âNe clique pasâ.
- Utiliser lâancrage : associer la vigilance Ă une compĂ©tence (âTu es pro, tu vĂ©rifies avant dâagirâ), plutĂŽt quâĂ la peur.
đĄ Le saviez-vous ?
Selon une Ă©tude de Carnegie Mellon, les messages de sĂ©curitĂ© formulĂ©s de maniĂšre positive gĂ©nĂšrent jusquâĂ 45 % de meilleure mĂ©morisation que ceux basĂ©s sur la peur ou la sanction.
đȘ Micro-nudges et mini-formations : la fin des sessions Ă rallonge
Les modules annuels de 2 heures sur âla cybersĂ©curitĂ© pour les nulsâ sont officiellement obsolĂštes.
Bienvenue dans lâĂšre des micro-nudges : de petites interventions contextuelles, brĂšves et bien placĂ©es.
Exemples :
- Une notification douce : ââžïž Prends une seconde pour vĂ©rifier lâexpĂ©diteur.â
- Un mini-quiz sur Teams entre deux réunions.
- Une micro-capsule vidĂ©o intĂ©grĂ©e Ă lâintranet avec un cas rĂ©el.
Ces mini-formats maintiennent lâattention sans provoquer la fameuse âfatigue de la sĂ©curitĂ©â.
Pour aller plus loin : Application of the Nudge Theory for Improving Information Security Awareness Campaigns
đĄ Le saviez-vous ?
Google a réduit de 30 % les incidents liés au phishing interne en remplaçant ses formations trimestrielles par des micro-contenus hebdomadaires.
đ Mesurer ce qui compte (et oublier les vieux KPIs)
Pendant des années, on a mesuré la sécurité humaine avec des chiffres ridicules :
âSeulement 12 % ont cliquĂ© sur le lien du faux mail.â Super. Et ensuite ?
Les entreprises les plus avancées suivent désormais des indicateurs plus fins :
- Temps de réaction avant signalement,
- Auto-correction (lâutilisateur se rend compte de son erreur et corrige avant le support),
- Micro-comportements (verrouillage dâĂ©cran, protection visuelle, bon usage des partages Teams).
Ces mesures montrent ce qui compte vraiment : la culture du réflexe sécurisé, pas juste la performance sur un test.
đ§âđ» La bienveillance comme stratĂ©gie de dĂ©fense
On a longtemps traitĂ© lâutilisateur comme le maillon faible.
Mais si on le regardait enfin comme le maillon fort, celui qui dĂ©clenche lâalerte ?
Le rĂ©flexe de signaler un incident nâest pas naturel sâil est perçu comme risquĂ© (âet si je me fais gronder ?â).
Les programmes modernes récompensent les bons comportements :
- Mention spéciale dans la newsletter interne,
- Badge symbolique (âCyber-Guardian du moisâ),
- FĂ©licitation du manager plutĂŽt quâun blĂąme.
Résultat : les signalements augmentent, les incidents diminuent, et le climat de confiance renforce toute la chaßne.
đĄ Le saviez-vous ?
Dans une Ă©tude interne de Microsoft, les entreprises valorisant le âsignalement positifâ ont observĂ© 60 % dâaugmentation des remontĂ©es dâincidents.
đź La gamification : apprendre sans infantiliser
La gamification marche, mais pas nâimporte comment.
On ne parle pas de distribuer des points pour avoir regardĂ© une vidĂ©o jusquâau bout.
On parle de créer des défis réels, ancrés dans le quotidien :
- Un âdĂ©fi phishingâ entre services, avec debrief collectif.
- Des classements internes non punitifs, basés sur la progression.
- Des mini-scĂ©narios immersifs (âun collĂšgue te demande un code OTP â que fais-tu ?â).
Quand le jeu sert la prise de conscience, il devient un outil dâapprentissage durable.
đ Conclusion â La sĂ©curitĂ© nâest plus une formation, câest une culture
Former, câest bien. Transformer, câest mieux.
Les entreprises qui réussissent à réduire les incidents ne sont pas celles qui font le plus de formations, mais celles qui changent la perception de la sécurité.
Parce quâau fond, la cybersĂ©curitĂ©, câest une affaire de cerveau, dâhabitude et dâĂ©motion.
Et si lâon traite nos utilisateurs non comme des menaces, mais comme des partenaires â un peu distraits mais pleins de bonne volontĂ© â alors on obtient le meilleur pare-feu du monde : lâhumain conscient et motivĂ©.
đŹ âLa cybersĂ©curitĂ©, ce nâest pas une affaire de clic, câest une affaire de dĂ©clic.â

