📧 Email security a besoin de son “moment EDR”

Il y a des sujets qu’on croit réglés depuis longtemps.
L’email, par exemple. Tout le monde a un antispam, tout le monde a son petit pare-feu d’appli mail, et on se dit : “c’est bon, ça roule”.
Sauf que non. La sécurité des emails en 2025, c’est un peu comme croire que porter un coupe-vent Decathlon suffit à traverser une tempête tropicale. Spoiler : ça finit toujours trempé.

🚪 L’email, la porte d’entrée préférée des attaquants

Un fait simple : 80 Ă  90 % des attaques initiales commencent encore par un email. Et pas seulement le spam bourrĂ© de fautes d’orthographe. On parle aujourd’hui de phishing hyper-ciblĂ©, usurpation de comptes internes, dĂ©tournement de fils de discussion.
Bref, des attaques bien propres, qui passent les filtres comme un couteau dans du beurre.

Alors oui, nos bons vieux antispam filtrent des tonnes de cochonneries. Mais soyons honnĂŞtes : l’antispam, c’est une passoire Ă  pâtes. Ça filtre, ça bloque, ça redirige… et pourtant, Ă  la fin, il reste toujours quelques raviolis au fond du plat. Et devine quoi ? C’est souvent ceux-lĂ  qui finissent par ĂŞtre cliquĂ©s.

🦖 Le paradigme préventif : bloquer et espérer

La majorité des solutions email fonctionnent encore comme les antivirus d’il y a dix ans :

  • bloquer ce qui ressemble Ă  du malveillant,
  • mettre en quarantaine ce qui paraĂ®t douteux,
  • et espĂ©rer que les utilisateurs ne fassent pas n’importe quoi.

Résultat ? Les attaquants s’adaptent plus vite que les filtres. L’équilibre ressemble à une partie de chat et de souris où… la souris a une Tesla, et le chat est encore en trottinette électrique.

🖥️ Souvenir d’un autre temps : quand l’AV a laissé place à l’EDR

Souviens-toi : pendant des annĂ©es, l’antivirus classique suffisait. Puis sont arrivĂ©s les malwares polymorphes, les attaques fileless, et tout le cirque. Les entreprises ont compris que prĂ©venir ne suffisait plus.

C’est lĂ  qu’est nĂ© l’EDR (Endpoint Detection & Response).
Un outil qui ne se contente pas de bloquer, mais qui :

  • observe en continu,
  • corrèle les signaux,
  • permet d’investiguer après coup,
  • et donne des moyens de rĂ©ponse.

Résultat : une vraie révolution dans la cybersécurité des endpoints.
Et si on appliquait la même logique à… l’email ?

🛠️ À quoi ressemblerait un “EDR pour email” ?

On imagine trop souvent l’email comme une boĂ®te d’arrivĂ©e. Mais en rĂ©alitĂ©, c’est un hub de communication SaaS, interconnectĂ© avec tout : Teams, SharePoint, CRM, ERP, voire la messagerie instantanĂ©e de la DSI (oui, celle qui bug toujours).

Un “EDR pour email” devrait apporter :

  • VisibilitĂ© post-compromission : savoir si un compte est dĂ©jĂ  compromis et identifier les comportements anormaux.
  • RĂ©ponse rapide : retirer un mail piĂ©gĂ© de toutes les boĂ®tes avant que le stagiaire en RH ne clique dessus.
  • CorrĂ©lation globale : intĂ©grer les signaux email avec les autres flux (XDR, SIEM, logs SaaS).
  • Surveillance continue : parce que les attaques ne s’arrĂŞtent pas quand tu pars en week-end.

Bref, passer de “je bloque un spam” à “je comprends et je réagis à une compromission”.

🤦 Le problème culturel : l’illusion du mail “réglé”

Soyons clairs : beaucoup d’organisations se bercent encore d’illusions.
“J’ai un antispam, donc c’est bon.”
C’est la mĂŞme logique que ceux qui se disent protĂ©gĂ©s des incendies parce qu’ils ont un extincteur dans la cuisine. Sympa, mais quand le feu prend dans le salon, ça devient tout de suite plus compliquĂ©.

Cette croyance magique est l’un des plus gros freins à l’évolution de la sécurité email. On a oublié que l’email n’est pas une “vieille techno stable” : c’est une artère vitale de l’entreprise.

🌍 Pourquoi ça devient critique

Dans un monde oĂą le SaaS règne, l’email n’est plus isolĂ© :

  • Il sert de sĂ©same pour accĂ©der Ă  tout (M365, Google Workspace, CRM…).
  • Il est la clĂ© des resets de mot de passe.
  • Il est au cĹ“ur des workflows mĂ©tiers.

Bref, une compromission email, ce n’est pas “juste” une boĂ®te aux lettres piratĂ©e. C’est potentiellement un accès global Ă  l’entreprise.

🎯 Conclusion – Sortir du déni

La sécurité des emails est coincée dans un modèle de prévention qui a fait son temps.
Il est urgent d’adopter une logique de dĂ©tection, investigation et rĂ©ponse.

Car soyons francs :

  • Le mail gateway seule est morte.
  • La prĂ©vention seule est morte.
  • Et les “clics malheureux” continueront, parce que les humains, eux, ne sont pas des firewalls.

La seule vraie question est :
👉 Quand est-ce qu’on acceptera de traiter l’email comme on a traitĂ© le poste de travail avec l’EDR ?


đź’¬ Et si on arrĂŞtait de voir l’email comme une boĂ®te de rĂ©ception, et qu’on commençait Ă  le traiter comme ce qu’il est vraiment : une artère vitale qu’il faut surveiller, protĂ©ger et rĂ©parer en continu ?

📧 Email security a besoin de son “moment EDR”
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🖋️ Publié sur SecuSlice.com

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