🧭 Pourquoi de plus en plus on parle de quitter Microsoft

(Et pourquoi quitter Microsoft ce n’est pas juste une lubie de geeks barbus en sandales)

Depuis 25 ans, l’informatique des collectivitĂ©s et des grandes entreprises ressemble Ă  un mariage forcĂ© avec Microsoft. Windows sur tous les postes, Office dans tous les documents, Outlook pour tous les rendez-vous, Exchange pour tous les mails, Active Directory pour tous les identifiants
 et surtout, une dĂ©pendance bien confortable, tant qu’on ne regarde pas l’addition.

Mais voilĂ  : aujourd’hui, cette dĂ©pendance devient un problĂšme. Et pas juste parce que la facture Office 365 a doublĂ© sans prĂ©venir.

Les mots qui reviennent ? SouverainetĂ©, rĂ©silience, RGPD, Cloud Act, interopĂ©rabilité  ou, en version non-diplomatique : “Et si on arrĂȘtait de filer des millions Ă  une boĂźte amĂ©ricaine qui impose ses rĂšgles, sa vision, et ses mises Ă  jour foireuses sans qu’on ait notre mot Ă  dire ?”

Ce changement de cap est amorcé :

Mais attention : sortir de Microsoft, ce n’est pas changer une imprimante par un modĂšle plus Ă©cologique. C’est dĂ©monter un moteur diesel en marche pour installer une propulsion Ă©lectrique
 en pleine autoroute. Et avec tous les passagers Ă  bord.

Et ce n’est pas qu’une question de poste de travail : c’est tout le SI qu’on remet Ă  plat. Poste client, serveurs, annuaires, messagerie, rĂ©seau, sĂ©curitĂ©, support, logiciels mĂ©tiers. Une remise Ă  zĂ©ro stratĂ©gique.

La bonne nouvelle ? C’est possible.
La mauvaise ? Ce sera long, douloureux, et certains crieront au sabotage.

Mais ceux qui rĂ©ussissent pourront dire fiĂšrement : “On n’a plus besoin de Redmond pour faire tourner notre machine”.

Sommaire
  1. đŸ›ïž 1. Quitter Microsoft : une dĂ©cision stratĂ©gique (et pas juste pour embĂȘter le DSI)
  2. đŸ’» 2. Le poste de travail : remplacer Windows + Office… sans faire imploser la DSI
    1. 🐧 2.1. Remplacer Windows : pas (que) une histoire de clic droit
    2. 📎 2.2. Bureautique : OnlyOffice ou LibreOffice ? Le duel des clones pas tout à fait pareils
    3. đŸ—‚ïž 2.3. Partage de fichiers : bienvenue dans le monde post-SharePoint
    4. đŸŽ„ 2.4. Visio & collaboration : il n’y a pas que Teams dans la vie
    5. đŸ§Ș 2.5. Tests, pilotes, et rĂ©sistance passive
    6. đŸ—Łïž 2.6. Accompagnement au changement ou comment Ă©viter l’émeute
    7. 🧹 En rĂ©sumĂ©
  3. đŸ§± 3. Les serveurs et l’infrastructure : quand on arrĂȘte de payer pour redĂ©marrer
    1. 🧰 3.1. Choisir un OS serveur libre : la base (littĂ©ralement)
    2. đŸ‘€ 3.2. L’authentification : on dĂ©branche l’AD, on panique
 puis on respire
    3. đŸ—„ïž 3.3. Le stockage : on oublie les partages \NAS\qui\lĂąche\le\lundi
    4. đŸ–„ïž 3.4. Virtualisation : Proxmox, ce que Hyper-V aurait dĂ» ĂȘtre
    5. 🔐 3.5. SĂ©curitĂ©, supervision, backup : tout existe
 en mieux
    6. 📡 3.6. Les bonus : DNS, DHCP, VPN, Reverse Proxy

    7. ⚠ En rĂ©sumĂ©
  4. 🌐 4. RĂ©seau : vous reprendrez bien un peu d’open source avec vos VLAN ?
    1. đŸ”„ 4.1. Firewall : adieu l’interface en Silverlight
    2. 🔄 4.2. Switchs, VLANs, et routage : on sort du tout-Cisco sans se ruiner
    3. 🌍 4.3. DHCP, DNS, NTP – les bases du rĂ©seau propre
    4. 📡 4.4. Wi-Fi d’entreprise : sĂ©curisĂ© et sans abonnement Microsoft
    5. 🔐 4.5. VPN d’accĂšs distant : adieu le client Windows tout cassĂ©
    6. đŸ‘ïž 4.6. Supervision rĂ©seau : voir tout, logguer tout, sans se ruiner
    7. ⚠ En rĂ©sumĂ©
  5. đŸ›Ąïž 5. La sĂ©curitĂ© : la vraie, pas celle qui coĂ»te un bras pour cocher une case ISO
    1. 🧠 5.1. Principe de base : sĂ©curitĂ© par conception, pas par panique
    2. 🔍 5.2. Supervision et EDR : Wazuh, la pĂ©pite open source qui sait tout
    3. 🔒 5.3. Authentification forte, MFA, SSO : libre, sĂ©curisĂ©, industrialisable
    4. 📬 5.4. SĂ©curitĂ© des emails : stop aux relais open et aux SPF non configurĂ©s
    5. đŸ§Ș 5.5. Durcissement systĂšme : fini les OS livrĂ©s avec 8 failles ouvertes
    6. 📩 5.6. Sauvegarde : parce que crypter c’est bien, restaurer c’est mieux
    7. 📉 5.7. SIEM, forensic, rĂ©ponse Ă  incident : l’arsenal libre existe
    8. ⚠ En rĂ©sumĂ©
  6. 🔁 6. Migration & RĂ©versibilitĂ© : la sortie de Microsoft n’a pas de bouton “Annuler”
    1. 📎 6.1. Office 365 : exporter, oui
 mais pas tout, pas bien, et pas gratuitement
    2. 🧼 6.2. Licences flottantes, fichiers piĂ©gĂ©s, macros diaboliques
    3. 🔗 6.3. Logiciels mĂ©tiers : la vraie bombe nuclĂ©aire
    4. 📚 6.4. La documentation manquante, les scripts oubliĂ©s, et les bricolages d’antan
    5. 🧠 6.5. RĂ©versibilitĂ© : le grand mythe du “on pourra revenir en arriĂšre”
    6. đŸ§© 6.6. Migration rĂ©ussie = projet pilotĂ© comme un vrai programme stratĂ©gique
    7. ⚠ En rĂ©sumĂ©
  7. đŸ‘„ 7. Ressources humaines : Linux ne plante pas, mais l’utilisateur si
    1. 🧠 7.1. Il va falloir embaucher. Beaucoup. Et vite.
    2. 🎓 7.2. Le coĂ»t de la formation : invisible dans le budget, trĂšs rĂ©el sur le terrain
    3. đŸȘœ 7.3. Courbe d’apprentissage : escalade libre sans harnais
    4. đŸ› ïž 7.4. Moyens humains et stratĂ©gie d’accompagnement
    5. 💬 7.5. Communication interne : soyez proactifs, pas dĂ©fensifs
    6. ⚠ En rĂ©sumĂ©
  8. đŸ§© 8. Logiciels mĂ©tiers & ERP : c’est pas Linux le problĂšme, c’est ton soft de paie de 2003
    1. 💾 8.1. Le cauchemar des ERP Windows-only
    2. đŸ–„ïž 8.2. IBM i : le vieux dinosaure
 devenu le meilleur pote de Linux
    3. đŸ—ș 8.3. StratĂ©gie progressive : les 3 cercles
    4. ⚠ En rĂ©sumĂ©
  9. đŸ—ïž 9. Supply Chain IT, SaaS & PaaS : sortir de Microsoft ne veut pas dire se jeter dans les bras d’un autre
    1. 📩 9.1. La Supply Chain IT : le maillon faible de votre souverainetĂ©
    2. ☁ 9.2. Faut-il fuir le SaaS et le PaaS ? Non. Faut-il les choisir intelligemment ? Oui.
    3. đŸ§© 9.3. La bonne stratĂ©gie ? Open source + cloud maĂźtrisĂ©
    4. 🔄 9.4. L’interopĂ©rabilitĂ©, pas l’exclusivitĂ©
    5. đŸ•žïž 9.5. Le vrai enjeu : reconstruire une chaĂźne numĂ©rique rĂ©siliente
    6. ⚠ En rĂ©sumĂ©
  10. 🌍 10. Études de cas : ceux qui ont sautĂ© le pas
 et ceux qui ont rebroussĂ© chemin
    1. đŸ‡©đŸ‡Ș Allemagne – “L’open source, c’est maintenant ou jamais”
    2. đŸ‡©đŸ‡° Danemark – “Microsoft Ă  l’école ? Non merci”
    3. đŸ‡«đŸ‡· Lyon – “On arrĂȘte les frais”
    4. ☠ Munich – Le “faux Ă©chec” devenu Ă©pouvantail (et leçons Ă  tirer)
  11. 🧠 11. Synthùse finale : sortir de Microsoft, est-ce que ça vaut le coup ?
  12. 🏁 Conclusion : ce n’est pas une mode. C’est une nĂ©cessitĂ©.

đŸ›ïž 1. Quitter Microsoft : une dĂ©cision stratĂ©gique (et pas juste pour embĂȘter le DSI)

đŸ‡ȘđŸ‡ș “LibĂ©rez-vous” – SouverainetĂ© et indĂ©pendance numĂ©rique

Vous ĂȘtes une collectivitĂ© publique ou une grande entreprise, vous gĂ©rez des donnĂ©es personnelles sensibles, et vous stockez tout sur des serveurs contrĂŽlĂ©s par une entreprise amĂ©ricaine soumise au Cloud Act ? Bravo, vous ĂȘtes RGPD-compliant
 sur le papier.

Dans les faits, vous ĂȘtes juste locataire de vos donnĂ©es, hĂ©bergĂ©es gracieusement sur des serveurs gĂ©rĂ©s par un gĂ©ant du cloud qui :

  • Impose ses tarifs
  • Change ses interfaces sans prĂ©venir
  • Vous enferme dans son Ă©cosystĂšme (Teams, Azure AD, Exchange, OneDrive
)
  • Et peut, en thĂ©orie, remettre vos donnĂ©es Ă  une autoritĂ© Ă©trangĂšre sur simple demande.

🧠 Remplacer Office par LibreOffice, ce n’est pas un caprice technique : c’est un acte de souverainetĂ©.


💾 « Moins cher sur le long terme »  sauf si vous aimez payer tous les mois, pour toujours

La légende veut que Microsoft soit économique. Dans la vraie vie :

  • Vous payez des abonnements par utilisateur
  • Vous avez besoin de licences supplĂ©mentaires pour activer des fonctions de base (E5 pour avoir une archive mail ? SĂ©rieusement ?)
  • Vous n’avez plus aucun levier : mĂȘme pour rĂ©silier, il faut un PowerShell obscur et un alignement de planĂštes.

Et le bouquet final : si vous arrĂȘtez de payer, vous perdez tout. Pas juste les mises Ă  jour. Les mails, les fichiers, les services. Nada.

C’est un peu comme louer une maison pendant 15 ans, y faire tous les travaux
 puis se retrouver Ă  la rue en 24h parce qu’on n’a pas payĂ© un mois.


đŸ§± L’écosystĂšme verrouillĂ© version 5.0

Microsoft a perfectionnĂ© l’art du vendor lock-in :

  • Active Directory liĂ© Ă  Windows Server, lui-mĂȘme couplĂ© Ă  Azure AD
  • Office qui dicte les formats (et brise volontairement ceux des autres)
  • Teams qui devient le hub unique (et exclusif) de la collaboration
  • Les logiciels mĂ©tiers qui reposent sur .NET, COM+, Visual Basic, etc.

Changer un maillon de la chaĂźne ? Tout l’écosystĂšme vous pĂšte Ă  la figure. Et ça, c’est pas marquĂ© sur la plaquette commerciale.


đŸ’„ Risques systĂ©miques
 Ă  long terme

  • DĂ©pendance stratĂ©gique : votre SI ne vous appartient plus vraiment
  • Non-conformitĂ© potentielle : RGPD, souverainetĂ©, confidentialité 
  • Évolutions unilatĂ©rales : vous subissez chaque mise Ă  jour comme une rĂ©forme surprise
  • Verrouillage applicatif : plus vous attendez, plus il sera difficile (et coĂ»teux) de partir

Et la cerise sur le kernel : impossible de faire machine arriÚre sans tout casser. Microsoft ne fournit pas de « kit de désintox ».


đŸ’» 2. Le poste de travail : remplacer Windows + Office… sans faire imploser la DSI

Changer l’OS d’un PC, c’est facile. Jusqu’au moment oĂč ce PC appartient Ă  Jean-Pierre du contrĂŽle de gestion qui a 47 fichiers Excel croisĂ©s dynamiquement avec macros Visual Basic, un dossier Outlook de 12 Go en .pst, et une imprimante rĂ©seau branchĂ©e en local via un pilote obscur fourni en 2007.

Bienvenue dans la réalité.


🐧 2.1. Remplacer Windows : pas (que) une histoire de clic droit

Migrer vers Linux sur les postes de travail n’est pas un fantasme d’admin barbu fan de terminal, c’est une rĂ©alitĂ© technique viable
 pour peu qu’on sache ce qu’on fait.

Les distributions les plus adaptées :

  • Ubuntu LTS : stable, bien documentĂ©e, supportĂ©e commercialement (Canonical)
  • Debian : propre, robuste, mais moins “grand public”
  • Linux Mint : un bon compromis pour les nĂ©ophytes
  • Fedora : pour les utilisateurs un peu plus curieux

Mais attention : Linux, ce n’est pas Windows. Il faut dĂ©sapprendre certains rĂ©flexes :

  • Pas de double-clic automatique pour installer un .exe
  • Pas de panneau de configuration Ă  12 Ă©tages
  • Pas de « RedĂ©marrer pour appliquer la mise Ă  jour » toutes les 2 heures

🧠 RĂ©sultat : c’est plus simple, mais comme ce n’est pas pareil, c’est perçu comme plus compliquĂ©.


📎 2.2. Bureautique : OnlyOffice ou LibreOffice ? Le duel des clones pas tout à fait pareils

LibreOffice :

  • Compatible avec les formats MS Office
 en thĂ©orie
  • ProblĂšmes frĂ©quents de mise en page (en particulier avec les .docx un peu torturĂ©s)
  • Macros VBA = đŸ’„ (traduction : “ça ne marche plus”)

OnlyOffice :

  • Meilleure compatibilitĂ© visuelle (via l’Ă©dition collaborative façon Google Docs)
  • Moins riche en fonctions complexes
  • IntĂ©gration native avec Nextcloud

⚠ Conseil : n’espĂ©rez pas une conversion magique de vos documents Word “avec sommaire automatique, tableaux croisĂ©s et macros Excel qui parlent Ă  Word”. Il faudra repenser, tester, adapter.


đŸ—‚ïž 2.3. Partage de fichiers : bienvenue dans le monde post-SharePoint

Adieu SharePoint, bonjour Nextcloud :

  • AccĂšs via navigateur, appli mobile, WebDAV, intĂ©gration Linux/Windows
  • Partage avec ou sans compte, expiration des liens, Ă©dition collaborative
  • Modules : calendrier, contacts, formulaire (Forms), Talk (visio), tableau blanc


Et surprise : ça marche vraiment bien. Et personne ne vous demande de payer un add-on E5 pour dĂ©bloquer une fonction basique comme le chiffrement.


đŸŽ„ 2.4. Visio & collaboration : il n’y a pas que Teams dans la vie

Alternatives crédibles :

  • Jitsi Meet : simple, efficace, sans inscription
  • BigBlueButton : taillĂ© pour la formation
  • Nextcloud Talk : intĂ©grĂ©, fluide, chiffrĂ©
  • Element (Matrix) : messagerie chiffrĂ©e dĂ©centralisĂ©e

Et Teams ?

Il ne vous manque que
 l’interface instable, la recherche non fonctionnelle, l’intĂ©gration foireuse entre canaux, fichiers, calendrier, et cette douce habitude de se bloquer le vendredi matin en pleine rĂ©union avec la DGS.


đŸ§Ș 2.5. Tests, pilotes, et rĂ©sistance passive

Avant de lancer une migration en grand, il faut tester. Mais vraiment tester :

  • En condition rĂ©elle
  • Avec des utilisateurs non-techs (compta, RH, direction…)
  • En simulant les cas d’usage tordus (publipostage, graphes Excel collĂ©s dans Word
)

💡 Spoiler : il y aura toujours un fichier .xls des annĂ©es 90 avec une macro en chinois ancien qui bloque tout.


đŸ—Łïž 2.6. Accompagnement au changement ou comment Ă©viter l’émeute

Migrer un poste de travail, c’est 70 % de technique, 30 % de psychologie. Si vous balancez Linux comme une mise Ă  jour Windows, vous allez au carnage.

Ce qu’il faut faire :

  • Sensibiliser, former, Ă©couter
  • CrĂ©er des binĂŽmes : tech + utilisateur pilote
  • Laisser le temps de s’approprier l’environnement
  • CrĂ©er un support rĂ©actif + des mini guides (ex : “Envoyer un mail avec Thunderbird comme un pro”)

🧹 En rĂ©sumĂ©

Changer le poste de travail, ce n’est pas seulement remplacer une interface. C’est :

  • Changer les outils
  • Changer les habitudes
  • Changer la culture

Et la culture, ça ne se push pas en SSH.


đŸ§± 3. Les serveurs et l’infrastructure : quand on arrĂȘte de payer pour redĂ©marrer

Migrer les postes de travail, c’est courageux. Mais s’attaquer Ă  l’infrastructure
 lĂ , on passe en mode « ne plus payer pour souffrir ». Car une fois que tu retires Microsoft du SI, tu dĂ©couvres que tout le reste est construit dessus. L’Active Directory, le serveur de fichiers, la messagerie, la supervision, le VPN, la VM de la VM de test… tout.

Et pourtant, tout cela peut fonctionner sans Microsoft. Mieux, parfois. Mais il va falloir sortir les outils, la patience
 et peut-ĂȘtre deux ou trois tranquillisants pour l’équipe rĂ©seau.


🧰 3.1. Choisir un OS serveur libre : la base (littĂ©ralement)

Finies les licences Windows Server à 600 € + CAL utilisateur + CAL RDS + CAL respiration. On passe à du vrai Linux, du costaud, du libre.

Les choix sérieux :

  • Debian : la base. Stable, propre, pas lĂ  pour rigoler.
  • RockyLinux / AlmaLinux : pour ceux qui aiment RedHat sans payer RedHat.
  • Ubuntu Server : un peu plus convivial, parfois plus Ă  jour, mais avec son lot de surprises.

💡 Conseil : ne pas mĂ©langer toutes les distros « parce que Jean-Mich de la DSI prĂ©fĂšre Fedora ». On ne joue pas Ă  PokĂ©mon.


đŸ‘€ 3.2. L’authentification : on dĂ©branche l’AD, on panique
 puis on respire

Active Directory, c’est pratique. Et surtout, Ă§a ne pardonne rien. Mais tout ce que fait AD, on peut le faire autrement, avec des briques libres.

Stack d’identitĂ© libre et puissante :

  • OpenLDAP ou FreeIPA : pour remplacer AD, avec du SSO natif
  • Kerberos (oui, il existe en dehors de Microsoft)
  • SSSD pour connecter les postes clients Ă  l’annuaire
  • Keycloak ou Authelia pour du SSO web moderne
  • LemonLDAP::NG pour les puristes du libre français

🧠 Est-ce que c’est aussi simple qu’un clic droit sur un OU ? Non.
Est-ce que ça vous donne enfin le contrÎle complet sur vos identités ? Oh que oui.


đŸ—„ïž 3.3. Le stockage : on oublie les partages \NAS\qui\lĂąche\le\lundi

Adieu les partages SMB qui tombent dùs qu’un serveur Windows reboot pour la 17e fois dans la nuit.

Solutions de stockage solides :

  • Nextcloud : pas juste un Dropbox libre, mais un vrai environnement collaboratif
  • Ceph : pour ceux qui veulent du stockage distribuĂ©, scalable, et qui aiment les nuits blanches
  • GlusterFS : plus simple, mais Ă  manier avec prĂ©caution
  • TrueNAS Core/Scale : interface graphique, ZFS natif, trĂšs bon compromis pour les petites Ă©quipes

📁 Bonus : plus besoin de redĂ©marrer le serveur Ă  chaque patch. Qui l’eĂ»t cru ?


đŸ–„ïž 3.4. Virtualisation : Proxmox, ce que Hyper-V aurait dĂ» ĂȘtre

Ah, la virtualisation. Ce doux monde oĂč chaque fonction est une option payante. Sauf quand on utilise Proxmox VE.

Pourquoi Proxmox met tout le monde d’accord :

  • Interface web intuitive
  • KVM + LXC (machines virtuelles et conteneurs lĂ©gers)
  • Gestion des snapshots, backups, clusters HA
  • AccĂšs Ă  tout sans plugin propriĂ©taire ni add-on « Ultimate Ă  999 ₏ »

😈 Et pour ceux qui aiment VMware : devinez qui va devenir payant pour tout trùs bientît ? (Coucou Broadcom.)


🔐 3.5. SĂ©curitĂ©, supervision, backup : tout existe
 en mieux

Supervision :

  • Zabbix : costaud, centralisĂ©, fait peur au dĂ©but mais peut tout faire
  • Prometheus + Grafana : tendance DevOps, Ă  la carte
  • Netdata : beau, sexy, parfait pour briller en rĂ©union

Sécurité :

  • Wazuh : EDR open source, centralisation des logs, alertes
  • Fail2Ban : petit mais costaud (comme le cafĂ©)
  • Auditd, Lynis, OpenSCAP : durcissez vos serveurs sans sortir la CB

Sauvegarde :

  • Proxmox Backup Server : pour ceux sur Proxmox
  • BorgBackup, Restic, Duplicati : au choix selon votre degrĂ© de parano
  • Rclone : pour pousser ça dans le cloud
 sans se faire racketter par Azure

📡 3.6. Les bonus : DNS, DHCP, VPN, Reverse Proxy


Tout ce que vous faisiez avec Windows Server peut ĂȘtre fait en mieux, en plus stable, et sans redĂ©marrer aprĂšs chaque mise Ă  jour critique de .NET.

  • DNS : Bind9 ou CoreDNS
  • DHCP : ISC DHCP ou Kea DHCP (plus moderne)
  • VPN : WireGuard, OpenVPN (mais franchement, prenez WireGuard)
  • Reverse proxy : NGINX ou Traefik
  • Bastion SSH : Sshuttle, Teleport, Apache Guacamole

Oui, Guacamole. Le seul logiciel qui s’appelle comme une sauce et vous permet d’accĂ©der Ă  vos serveurs. Que demander de plus ?


⚠ En rĂ©sumĂ©

Migrer l’infrastructure, ce n’est pas un projet. C’est une rĂ©volution contrĂŽlĂ©e.
Mais avec les bons outils, la bonne Ă©quipe et une doc Ă  jour, c’est faisable. MĂȘme sans invoquer Saint Microsoft toutes les 15 minutes.


🌐 4. RĂ©seau : vous reprendrez bien un peu d’open source avec vos VLAN ?

C’est souvent le parent pauvre du projet de migration.
Parce que bon
 “le rĂ©seau, ça marche, non ?”. Jusqu’au moment oĂč :

  • Plus personne n’accĂšde au NAS
  • Les VLANs se mĂ©langent comme une salade
  • Et le Wi-Fi public fait tomber la prod

Et quand vous virez Microsoft, vous virez aussi les GPO rĂ©seau, NPS, Azure AD Join, les certificats distribuĂ©s automatiquement
 Bref : vous virez la magie noire qui donnait l’illusion que tout allait bien.

Heureusement, en face, il existe un monde : libre, stable, documenté, mais un peu moins click-and-drag. On y va.


đŸ”„ 4.1. Firewall : adieu l’interface en Silverlight

Deux stars :

  • OPNsense (fork moderne, interface claire, communautĂ© active)
  • pfSense CE (historiquement plus connu, mais moins libre depuis l’arrivĂ©e de Netgate Pro)

Les deux font :

  • Firewall niveau entreprise
  • VPN (OpenVPN, IPSec, WireGuard)
  • Load balancing, multi-WAN, DHCP, DNS
  • Portail captif pour les rĂ©seaux Wi-Fi

💡 Bonus : plus besoin d’une licence annuelle à 1 200 € pour voir les logs. Dingue.


🔄 4.2. Switchs, VLANs, et routage : on sort du tout-Cisco sans se ruiner

Pas besoin de vendre un rein pour segmenter un réseau.
De nombreux switchs gĂ©rables via SNMPSSH ou interface web sont compatibles avec les outils open source.

Alternatives crédibles :

  • MatĂ©riel TP-Link, Mikrotik, Netgear Pro (selon budget)
  • Firmware OpenWRT pour les routeurs compatibles
  • Distribution VyOS pour un routage complet (BGP, OSPF, tunnels…)

đŸ‘šâ€đŸ’Œ L’administrateur rĂ©seau va rĂąler. Surtout s’il a toujours jurĂ© que « seul Cisco, c’est fiable ». C’est faux. C’est juste cher.


🌍 4.3. DHCP, DNS, NTP – les bases du rĂ©seau propre

DHCP :

  • ISC DHCP : l’ancĂȘtre (solide mais en fin de vie)
  • Kea DHCP : plus moderne, API REST, plus sexy pour les DevOps

DNS :

  • Bind9 : incontournable, un peu brut de fonderie
  • Unbound : plus simple, parfait pour les rĂ©solveurs locaux
  • CoreDNS : version modulaire orientĂ©e microservices/K8s

NTP :

  • Chrony : bien plus prĂ©cis que ntpd (oui, l’heure c’est important)
  • NTPsec : version durcie pour les paranoĂŻaques (aka les RSSI)

⏰ Quand le rĂ©seau est lent, c’est souvent Ă  cause du DNS ou de l’heure. Ne les nĂ©gligez pas.


📡 4.4. Wi-Fi d’entreprise : sĂ©curisĂ© et sans abonnement Microsoft

Objectif :

  • WPA2-Enterprise avec 802.1X
  • Authentification centralisĂ©e (LDAP / RADIUS)
  • Portail invitĂ© avec accĂšs limitĂ©

Stack typique :

  • FreeRADIUS + LDAP/FreeIPA
  • Unifi, OpenWRT, Aruba (libre ou pas cher)
  • CoovaChilli pour le portail captif (si vous aimez les dĂ©fis)

đŸ§Ș Et pour Ă©viter que Bernard de la Compta ne connecte sa machine perso au Wi-Fi interne : filtrage MAC, 802.1X obligatoire, et VLAN isolĂ©. Pas de pitiĂ©.


🔐 4.5. VPN d’accĂšs distant : adieu le client Windows tout cassĂ©

Alternatives robustes Ă  AnyConnect, FortiClient & co :

  • WireGuard : rapide, moderne, natif sur Linux, dispo partout
  • OpenVPN : plus verbeux, mais ultra-compatible
  • Tailscale : basĂ© sur WireGuard, simplifie la gestion de rĂ©seau mesh (attention : solution hybride SaaS)

Et pour l’auth ? Couplage avec LDAPKeycloak, voire authentification Ă  2 facteurs (autant faire ça proprement dĂšs le dĂ©but).


đŸ‘ïž 4.6. Supervision rĂ©seau : voir tout, logguer tout, sans se ruiner

Combo gagnant :

  • Zabbix pour la supervision complĂšte (ping, snmp, cpu, ram, disques, trafic)
  • LibreNMS si vous prĂ©fĂ©rez une solution orientĂ©e rĂ©seau
  • Grafana + Prometheus + Node Exporter : joli, modulaire, nĂ©cessite un peu plus de travail
  • NetBox : documentation de rĂ©seau, IPAM, gestion de cĂąblage. Oui, tout ça.

🎯 Et n’oubliez pas Syslog-ng ou Rsyslog pour envoyer vos logs oĂč bon vous semble. Spoiler : pas chez Microsoft Sentinel.


⚠ En rĂ©sumĂ©

Le rĂ©seau libre n’est pas plus compliquĂ©. Il est juste moins assistĂ©.
Mais une fois déployé :

  • Il est plus lisible
  • Plus stable
  • Et surtout, il ne vous envoie pas une facture Ă  chaque clic dans l’interface

đŸ›Ąïž 5. La sĂ©curitĂ© : la vraie, pas celle qui coĂ»te un bras pour cocher une case ISO

On t’a peut-ĂȘtre dĂ©jĂ  dit que Linux, c’est moins sĂ©curisĂ© que Windows. Ou que les outils open source, « c’est pas certifiĂ© par un grand Ă©diteur donc c’est risqué ».
Bon. On va arrĂȘter les lĂ©gendes urbaines, parce que dans les faits, les plus grosses infrastructures sensibles du monde tournent sur du Linux. Pas sur du Windows Server 2019 patchĂ© au mois de fĂ©vrier par Jean-KĂ©vin.

Et surtout, avec le bon outillage, tu peux sécuriser un SI Linux de façon fine, granulaire, traçable, et sans vendre un oeil pour un antivirus en mode SaaS.


🧠 5.1. Principe de base : sĂ©curitĂ© par conception, pas par panique

Windows essaie de vous sauver malgré vous.
Linux, lui, part du principe que si vous faites n’importe quoi, vous en assumerez les consĂ©quences.

C’est rude, mais ça a un avantage colossal : tout est documentĂ©, modulaire et maĂźtrisable. À condition de ne pas tout ouvrir « parce que sinon ça marche pas ».

🧹 Spoiler : si vous faites chmod 777 -R /, ce n’est pas un problùme de Linux. C’est un problùme qui vient de vous.


🔍 5.2. Supervision et EDR : Wazuh, la pĂ©pite open source qui sait tout

Wazuh (fork d’OSSEC) :

  • DĂ©tection d’intrusion (HIDS/NIDS)
  • Inventaire systĂšme
  • Analyse des logs centralisĂ©e
  • Alertes en temps rĂ©el
  • Tableaux de bord Kibana prĂȘts Ă  l’emploi

Bonus :

  • Agent pour Linux, Windows, macOS
  • S’intĂšgre dans des stacks Elastic ou Graylog
  • Peut faire remonter les tentatives de bruteforce, les escalades de privilĂšges, et les accĂšs suspects Ă  /etc/passwd Ă  3h du mat

Et tout ça
 sans devoir prendre un abonnement « Platinum Cloud AI Threat ML++ » Ă  48€/agent/mois. Incroyable, non ?


🔒 5.3. Authentification forte, MFA, SSO : libre, sĂ©curisĂ©, industrialisable

Stack recommandée :

  • FreeIPA : gestion centralisĂ©e des identitĂ©s, des certificats, des rĂšgles
  • SSSD : interface entre OS et l’annuaire
  • Keycloak ou LemonLDAP::NG : SSO web, OAuth2, SAML, OpenID Connect, MFA

Et pour les utilisateurs rĂ©calcitrants Ă  l’authentification forte :

  • TOTP, U2F, YubiKey, Authelia, Duo open source

🔐 Cerise sur le kernel : tout ça est auditablereproductibleexportable, et pas dĂ©pendant d’un cloud externe soumis au Patriot Act.


📬 5.4. SĂ©curitĂ© des emails : stop aux relais open et aux SPF non configurĂ©s

Stack libre pour un mail sécurisé :

  • Postfix : MTA libre, Ă©prouvĂ©
  • Dovecot : IMAP/POP3 sĂ©curisĂ©
  • Rspamd : filtrage antispam intelligent (pas besoin de payer pour bloquer les « Facture_2589.doc.exe »)
  • DKIM, SPF, DMARC : configurĂ©s proprement
  • Let’s Encrypt + DANE : chiffrement et validation

📉 BĂ©nĂ©fice collatĂ©ral : vos mails ne finiront plus en spam chez Gmail. Et vous ne paierez pas 8€ par boĂźte juste pour « avoir un antivirus ».


đŸ§Ș 5.5. Durcissement systĂšme : fini les OS livrĂ©s avec 8 failles ouvertes

À activer :

  • AppArmor ou SELinux (oui, on peut les configurer sans perdre la raison)
  • Auditd : journalisation des accĂšs sensibles
  • Lynis : scan de sĂ©curitĂ© automatisĂ©
  • Fail2Ban : blocage des IP douteuses en 3 tentatives
  • ClamAV + rkhunter : dĂ©tection de virus + rootkits (utile en cas d’infection rĂ©siduelle)

Et bien sĂ»r, aucun accĂšs root en SSH, jamais.
Vous ne laissez pas les clés du coffre à la photocopieuse. Pourquoi le faire avec un serveur ?


📩 5.6. Sauvegarde : parce que crypter c’est bien, restaurer c’est mieux

Le ransomware n’est pas une menace. C’est une certitude statistique. Et dans 99 % des cas, ceux qui s’en sortent sont ceux qui ont su restaurer.

Solutions béton :

  • BorgBackup : rapide, dĂ©dupliquĂ©, chiffrĂ©
  • Restic : cloud-friendly, simple et sĂ©curisĂ©
  • Proxmox Backup Server : hyper puissant pour les environnements virtualisĂ©s
  • Rclone : pour externaliser sur un stockage chiffrĂ©, chez qui vous voulez (et pas forcĂ©ment chez Amazon ou Microsoft)

🎯 RĂšgle de base : 3 copies, 2 formats, 1 hors site. Ce n’est pas une suggestion. C’est une obligation.


📉 5.7. SIEM, forensic, rĂ©ponse Ă  incident : l’arsenal libre existe

Stack complĂšte :

  • TheHive : gestion des incidents
  • Cortex : automatisation des analyses
  • MISP : partage d’indicateurs de compromission
  • Elastic Stack : collecte et visualisation des logs
  • Velociraptor, DFIRtriage : analyse forensique post-mortem

Et non, vous n’avez pas besoin de dĂ©penser 40k€/an pour « un SOC avec IA prĂ©dictive de dĂ©tection comportementale basĂ©e sur le cloud ».

💣 Vous avez besoin de logs. De cerveaux. Et d’une bonne gestion des alertes.


⚠ En rĂ©sumĂ©

La sécurité dans un SI Linux :

  • Ce n’est pas “plus risquĂ©â€
  • Ce n’est pas “moins contrĂŽlĂ©â€
  • Ce n’est plus exigeant intellectuellement (et donc plus satisfaisant)

Et surtout : elle ne dĂ©pend pas d’un abonnement premium chez un Ă©diteur qui vous promet qu’il vous protĂšge
 tant que vous restez enfermĂ© chez lui.


🔁 6. Migration & RĂ©versibilitĂ© : la sortie de Microsoft n’a pas de bouton “Annuler”

La migration d’un SI vers du 100 % libre, ce n’est pas une mise Ă  jour. C’est une opĂ©ration Ă  cƓur ouvert sur un patient qui continue de bouger, rĂąler, et rĂ©clamer son Excel.

Et surtout : contrairement aux apparences, Microsoft n’a jamais Ă©tĂ© conçu pour qu’on puisse en sortir facilement. C’est mĂȘme l’un de leurs talents : tout semble ouvert, mais Ă  l’usage, c’est un labyrinthe fermĂ© Ă  triple tour.


📎 6.1. Office 365 : exporter, oui
 mais pas tout, pas bien, et pas gratuitement

Vous pensiez que :

  • “On peut tout exporter d’Office 365 ?”
  • “Il suffit de rĂ©cupĂ©rer les mails, fichiers, agendas et on est bon ?”

Ce qui vous attend :

  • Mails en .pst illisibles hors Outlook
  • Agendas et contacts en format propriĂ©taire, partages perdus
  • OneDrive/SharePoint avec des mĂ©tadonnĂ©es impossibles Ă  migrer proprement
  • Aucun Ă©quivalent de Teams qui reprenne les canaux, les conversations et les piĂšces jointes

đŸ“€ Vous pouvez exporter, oui. Mais ce sera long, fastidieux, et ça ressemblera plus Ă  une archĂ©ologie numĂ©rique qu’à une migration de donnĂ©es.


🧼 6.2. Licences flottantes, fichiers piĂ©gĂ©s, macros diaboliques

Quand vous ouvrez un .docx dans LibreOffice et que :

  • Le sommaire saute
  • Le tableau dĂ©borde
  • Les images bougent
  • La macro renvoie “Erreur 42”

C’est normal. Ce n’est pas LibreOffice qui bug. C’est Microsoft qui a volontairement créé un standard fermĂ© qu’il ne suit pas lui-mĂȘme.

🧠 Il faut voir ces documents comme des fichiers piĂ©gĂ©s. Ils fonctionnent tant que vous restez dans l’environnement Microsoft. DĂšs que vous sortez… boom.


🔗 6.3. Logiciels mĂ©tiers : la vraie bombe nuclĂ©aire

C’est là que les projets tombent.

Beaucoup de logiciels mĂ©tiers (compta, RH, paie, marchĂ©s publics, ERP maison…) sont :

  • DĂ©veloppĂ©s uniquement pour Windows
  • DĂ©pendants de l’Active Directory
  • Reposent sur des composants .NET, COM+, ou des connecteurs Outlook/Excel

Changer l’OS = réécrire tout.
Changer de solution = redéfinir les besoins.
Conserver le logiciel = maintenir un ßlot Windows (et donc
 la dépendance).

đŸ’„ Et c’est comme ça que 95 % des tentatives Ă©chouent : non pas Ă  cause de Linux, mais Ă  cause d’un vieux soft de paie dĂ©veloppĂ© en Visual Basic 6.


📚 6.4. La documentation manquante, les scripts oubliĂ©s, et les bricolages d’antan

Tu veux migrer ton SI ?

  • Il te faut une cartographie applicative complĂšte (pas un schĂ©ma sur Visio de 2014)
  • Un inventaire prĂ©cis des scripts PowerShell, GPO, batch, cron, VBA
  • Un audit des flux entre tous les composants (spoiler : y’en a toujours un qui parle en clair sur le port 666)

Et surtout
 il te faut comprendre comment fonctionne ton SI.
Pas comment il devrait fonctionner selon le dossier de l’intĂ©grateur. Comment il fonctionne rĂ©ellement.

🎯 C’est lĂ  qu’on dĂ©couvre les joyeusetĂ©s comme :
script_sauvegarde_V2_final_bis.ps1
ou le serveur « ARCHIVE » caché sous un bureau, alimenté par une multiprise.


🧠 6.5. RĂ©versibilitĂ© : le grand mythe du “on pourra revenir en arriĂšre”

Une fois que vous quittez Microsoft, vous aurez :

  • Converti des tonnes de documents
  • ChangĂ© les mĂ©thodes de travail
  • Perdu la compatibilitĂ© native avec les outils propriĂ©taires
  • DĂ©branchĂ© (en principe) les serveurs Windows, Azure AD, etc.

Alors non, vous ne “repasserez pas sur Office en 3 clics si ça ne marche pas”.

La seule vraie rĂ©versibilitĂ©, c’est de documenter chaque dĂ©cision, chaque transformation, chaque dĂ©pendance supprimĂ©e ou remplacĂ©e, et de garder :

  • Des sauvegardes brutes
  • Des exports dans des formats ouverts
  • Des snapshots d’avant migration
  • Une roadmap claire

🚧 Sinon, la seule marche arriĂšre possible, c’est de tout recommencer. Avec les mĂȘmes erreurs. En plus cher.


đŸ§© 6.6. Migration rĂ©ussie = projet pilotĂ© comme un vrai programme stratĂ©gique

Ce n’est pas un projet IT.
C’est un programme stratĂ©gique avec impacts RH, techniques, mĂ©tiers, budgĂ©taires, rĂ©glementaires.

Checklist minimale :

  • Cartographie complĂšte (SI, donnĂ©es, flux, utilisateurs)
  • ComitĂ© de pilotage pluridisciplinaire
  • StratĂ©gie progressive (poste / infra / mĂ©tier)
  • Tests utilisateurs
  • Documentation continue
  • Plan de secours (ce mot existe encore)

⚠ En rĂ©sumĂ©

Migrer vers le libre, ce n’est pas :
❌ « Installer Ubuntu et rouler jeunesse »
C’est :
✅ « Comprendre chaque maillon, dĂ©senfouir les dĂ©pendances, assumer le changement, et documenter comme si votre avenir en dĂ©pendait (spoiler : c’est le cas) »

Carte mentale du rojet de migration

đŸ‘„ 7. Ressources humaines : Linux ne plante pas, mais l’utilisateur si

On peut migrer tous les serveurs du monde, remplacer Office par LibreOffice, dĂ©ployer Proxmox, Nextcloud et Wazuh dans toute l’infrastructure

Mais si Denise des finances ne trouve pas le bouton “justifier le texte”, ton projet est mort.

Parce qu’en informatique, les pannes ne viennent pas du systĂšme. Elles viennent de la chaise entre l’écran et le clavier.

Et que personne ne t’a prĂ©venu que sortir de Microsoft, c’est surtout un gigantesque projet de conduite du changement RH.


🧠 7.1. Il va falloir embaucher. Beaucoup. Et vite.

Profils critiques à prévoir (et rares comme les pandas roux) :

  • Administrateurs systĂšmes Linux (Debian, RHEL, Proxmox)
  • Experts rĂ©seau open source (VyOS, OpenWRT, VLANs sans Cisco)
  • DevOps multi-outils (Ansible, Terraform, GitLab, Prometheus)
  • SpĂ©cialistes sĂ©curitĂ© open source (SIEM, durcissement, logs, forensic)
  • Support technique capable d’expliquer pourquoi Thunderbird est un logiciel mail et non un super-hĂ©ros Marvel

đŸ€· ProblĂšme : ces profils sont dĂ©jĂ  chassĂ©s par le privĂ©peu attirĂ©s par les grilles indiciaires de la fonction publique, et encore moins motivĂ©s par des PC Dell de 2012 sous XFCE.

Profils RH Ă  renforcer

🎓 7.2. Le coĂ»t de la formation : invisible dans le budget, trĂšs rĂ©el sur le terrain

La formation, ce n’est pas une ligne dans le tableau Excel “projet migration Linux”.
C’est un mur. Surtout si :

  • Vos agents n’ont jamais vu autre chose que Word 2007
  • Vos techniciens pensent que grep est un groupe de rock alternatif
  • Votre chef de service croit que “LibreOffice” est une version illĂ©gale d’Office

À prĂ©voir (sans rire) :

  • 3 Ă  10 jours de formation pour les Ă©quipes IT (Linux avancĂ©, scripts, infra)
  • 2 Ă  5 jours pour les utilisateurs mĂ©tier (bureautique, Nextcloud, etc.)
  • Du support de proximitĂ© renforcĂ© pendant 3 Ă  6 mois
  • Des MOOC ou tutos internes digestes (pas des PDF de 80 pages avec captures de 2014)

💾 Et non, “on va apprendre sur le tas” n’est ni une stratĂ©gie, ni une excuse. C’est juste une promesse d’échec.


đŸȘœ 7.3. Courbe d’apprentissage : escalade libre sans harnais

Pour les IT :

✅ Ils rĂąleront au dĂ©but (“c’était plus simple avec Windows Server”),
✅ Ils se perdront dans les logs (journalctl n’est pas une incantation magique),
✅ Et puis
 ils ne voudront plus jamais revenir.

Linux, une fois maßtrisé, devient un environnement :

  • PrĂ©visible
  • CohĂ©rent
  • Scriptable
  • Satisfaisant Ă  administrer

Pour les utilisateurs :

đŸ„Ž C’est une autre histoire.

Les blocages typiques :

  • “Y’a plus de Word ? C’est quoi ce Writer ?”
  • “Je ne retrouve pas mon ruban” (non, pas celui de la mairie mais presque celui de la Japy)
  • “Pourquoi mes raccourcis clavier ne marchent plus ?”
  • “C’est trop lent” (traduction : je ne comprends pas comment ça marche)

🧹 Et lĂ , tu dĂ©couvres une vĂ©ritĂ© gĂȘnante : la rĂ©sistance au changement, ce n’est pas une rĂ©action. C’est un mĂ©canisme de dĂ©fense actif. Et il s’attaque en priorité  Ă  la DSI.


đŸ› ïž 7.4. Moyens humains et stratĂ©gie d’accompagnement

Ce qu’il faut mettre en place pour ne pas finir en grùve dans le hall :

  • RĂ©fĂ©rents mĂ©tiers formĂ©s, un par service
  • Support renforcé sur les 6 premiers mois (oui, il faudra rĂ©pondre 48 fois Ă  “comment imprimer en PDF”)
  • Tutoriels vidĂ©o courts, adaptĂ©s Ă  votre environnement (non, pas les tutos YouTube faits sous Arch Linux)
  • Ambassadeurs open source en interne : pour montrer que oui, on peut vivre sans Excel 365

Et surtout : ne jamais faire tout d’un coup.
Si tu switches 200 postes d’un coup un vendredi Ă  18h, prĂ©pare les extincteurs.


💬 7.5. Communication interne : soyez proactifs, pas dĂ©fensifs

“Pourquoi on change, c’est encore pour faire des Ă©conomies ?”
“C’est une lubie du nouveau DSI, non ?”
“Encore un truc imposĂ© sans concertation
”

Anticipez. Informez. Expliquez. Pédagogie + transparence = adhésion.

📱 Actions possibles :

  • Newsletter “Le coin du Libre”
  • FAQ utilisateurs (vraiment adaptĂ©e, pas gĂ©nĂ©rĂ©e par GPT sans contexte 😁)
  • RĂ©unions de prĂ©sentation
  • DĂ©monstrations comparatives (LibreOffice vs Word, Nextcloud vs OneDrive…)

⚠ En rĂ©sumĂ©

Sortir de Microsoft, ce n’est pas (que) du technique.
C’est :

  • Une rĂ©volution culturelle
  • Une refonte de l’écosystĂšme humain
  • Un pari pĂ©dagogique

Et surtout : c’est le seul projet oĂč tu peux avoir 0 bug en prod et 100 plaintes au service support, simplement parce que le bouton “gras” a changĂ© de place.

Courbe d'apprentissage

đŸ§© 8. Logiciels mĂ©tiers & ERP : c’est pas Linux le problĂšme, c’est ton soft de paie de 2003

Tu peux migrer tous les postes vers Ubuntu, mettre Nextcloud à la place de SharePoint, déployer Proxmox et tout superviser avec Zabbix.
Mais si ton logiciel métier tourne encore sur un exécutable Visual Basic 6 avec une base Access et une dépendance ActiveX

Game over.

La vraie barriĂšre Ă  la sortie de Microsoft, c’est le logiciel mĂ©tier. Pas le poste. Pas le serveur. Le bon vieux “logiciel qu’on ne peut pas changer parce que sinon le service RH met le feu”.


💾 8.1. Le cauchemar des ERP Windows-only

Tu penses migrer vers du libre et là


  • Ton ERP fonctionne uniquement sur Windows Server avec MS SQL
  • Il a un connecteur Outlook pour envoyer les factures
  • Il dĂ©pend de Word pour Ă©diter les courriers
  • Il a besoin d’un Active Directory pour les comptes

Et la rĂ©ponse de l’éditeur Ă  “peut-on migrer vers une version web ou Linux-friendly ?” :

“Non. Mais on peut vous vendre une version SaaS plus chùre. Et vous perdre toutes vos personnalisations au passage.”

Exemples réels de désastres :

  • GIFI : changement d’ERP mal gĂ©rĂ© = pertes financiĂšres majeures
  • LIDL : projet SAP avortĂ© Ă  500 millions d’euros
  • Des collectivitĂ©s françaises : bloquĂ©es avec des logiciels mĂ©tiers non maintenus mais irremplaçables

đŸ–„ïž 8.2. IBM i : le vieux dinosaure
 devenu le meilleur pote de Linux

Et lĂ , miracle : tu as un IBM i dans un coin du SI.

Tu sais, le machin :

  • Qui tourne depuis 15 ans sans redĂ©marrer
  • Qui hĂ©berge la gestion RH, la paie, les stocks, la facturation
  • Qui est plus stable qu’une horloge suisse de 100 ans

Et surtout : il s’intĂšgre super bien avec un SI Linux moderne.

Pourquoi l’IBM i est un alliĂ© prĂ©cieux :

  • Authentification centralisĂ©e possible via EIM (Enterprise Identity Mapping) → couplĂ© avec LDAP ou FreeIPA
  • AccĂšs aux fichiers via NetServer (SMB), FTP, SFTP, ou partage NFS
  • Interaction possible via ODBC/JDBC avec les applis web PHP, Python, Java
  • Les accĂšs peuvent ĂȘtre sĂ©curisĂ©s, scriptĂ©s, loggĂ©s, tracĂ©s
  • Tu peux exposer les donnĂ©es Ă  des outils modernes (BI, API, connecteurs Python)

⚙ Et surtout : pas besoin de serveur Windows pour parler Ă  ton ERP IBM. Tout peut passer via Linux + Samba + LDAP + VPN. Ce vieux monstre est le seul de la bande Ă  pouvoir jouer avec tout le monde sans gueuler.

🧠 Tu peux avoir un IBM i, un annuaire LDAP sous Linux, un frontal web libre, et tout faire communiquer proprement.


đŸ—ș 8.3. StratĂ©gie progressive : les 3 cercles

  1. Le cƓur : ERP mĂ©tier, souvent IBM i ou solution robuste → à prĂ©server, Ă  connecter intelligemment
  2. Le middleware : scripts, interconnexions, Ă©changes → à Linuxiser et sĂ©curiser progressivement
  3. Le front office : poste utilisateur, portail RH, GED, bureautique → à moderniser en open source

🔄 Le but n’est pas de tout réécrire. Le but est de dĂ©senclaver l’existant, pas de le raser.


⚠ En rĂ©sumĂ©

đŸ§© Le problĂšme n’est pas de sortir de Microsoft.
💣 Le problĂšme, c’est de sortir de tes vieux logiciels mĂ©tiers qui ne vivent que par Microsoft.

Mais si tu as un IBM i :

Et tu prouves qu’un vieux systĂšme fiable vaut mieux qu’un cloud hype et instablet le seul projet oĂč tu peux avoir 0 bug en prod et 100 plaintes au service support, simplement parce que le bouton “gras” a changĂ© de place.

Tu es dans une situation bien plus favorable que tu ne crois

Tu peux bĂątir un SI moderne autour


đŸ—ïž 9. Supply Chain IT, SaaS & PaaS : sortir de Microsoft ne veut pas dire se jeter dans les bras d’un autre

Tu viens à peine de te débarrasser de Microsoft, et déjà, des prestataires te murmurent :

“Vous voulez plus de flexibilitĂ© ? Passez sur du full SaaS.”
“Le PaaS, c’est l’avenir, vous n’avez plus rien Ă  gĂ©rer.”
“On vous gĂšre tout, vous vous concentrez sur votre cƓur de mĂ©tier
”

Et tu sens que tu vas replonger. Parce que oui, on peut remplacer Microsoft
 par un autre Microsoft dĂ©guisĂ©.


📩 9.1. La Supply Chain IT : le maillon faible de votre souverainetĂ©

Ton SI, ce n’est pas juste les outils que tu utilises.
C’est :

  • Les fournisseurs de logiciels mĂ©tiers
  • Les prestataires de maintenance
  • Les hĂ©bergeurs
  • Les Ă©diteurs de plateformes
  • Les sous-traitants de ces sous-traitants

Et là, tu découvres que :

  • Ton logiciel de facturation libre s’appuie sur un PaaS Google Cloud
  • Ton ERP est opĂ©rĂ© par un intĂ©grateur français… hĂ©bergĂ© chez AWS
  • Ton outil de visio libre intĂšgre une brique analytics made in USA

🧠 La souverainetĂ© IT, ce n’est pas juste une question de choix techniques. C’est une question de traçabilitĂ© logistique. Comme pour l’agroalimentaire, mais sans Ă©tiquette.


☁ 9.2. Faut-il fuir le SaaS et le PaaS ? Non. Faut-il les choisir intelligemment ? Oui.

Le SaaS, c’est pratique.

Mais :

  • Tu n’as aucun contrĂŽle sur l’évolution du produit
  • Tu ne peux pas auditer le code
  • Tu es dĂ©pendant d’un tiers (qui peut augmenter ses prix, changer ses CGU, ou se faire racheter demain)

Le PaaS, c’est souple.

Mais :

  • Tu n’as pas la main sur les couches basses (OS, stockage, sĂ©curitĂ©)
  • Tu risques d’avoir du vendor lock-in aussi fort que chez Microsoft

⚠ En clair : tu ne peux pas chasser Microsoft pour te retrouver enfermĂ© chez Salesforce, Oracle, AWS ou Google.


đŸ§© 9.3. La bonne stratĂ©gie ? Open source + cloud maĂźtrisĂ©

Le bon Ă©quilibre, ce n’est pas “on auto-hĂ©berge tout Ă  la bougie dans le sous-sol”.
C’est :

  • Choisir des solutions open source
  • HĂ©berger dans un cloud souverain ou auto-gĂ©rĂ©
  • Garder la possibilitĂ© de reprendre la main à tout moment

ConcrĂštement :

BesoinSolution open sourcePaaS/SaaS recommandé
BureautiqueOnlyOffice, LibreOfficeOnlyOffice Docs auto-hébergé
VisioJitsi, BBBInfomaniak Meet (suisse)
ERPOdoo, DolibarrOdoo.sh, Axelor
Hébergement webWordPress, DrupalClever Cloud, Scalingo
DevOpsGitLab CE, GiteaGitLab SaaS đŸ‡«đŸ‡· ou auto-hĂ©bergĂ©
InfrastructureProxmox, AnsibleAucun besoin de PaaS ici
SSO/IdentitéKeycloak, LemonLDAP::NGauto-hébergement recommandé

💡 PrivilĂ©gier des prestataires français ou europĂ©ens, voire internes (DSI mutualisĂ©e, SEM numĂ©rique) quand c’est possible.


🔄 9.4. L’interopĂ©rabilitĂ©, pas l’exclusivitĂ©

Le piùge, c’est de croire qu’un outil libre = on est tranquille.
Mais si cet outil n’exporte pas en format ouvertimpose son propre protocole, ou crĂ©e une dĂ©pendance Ă  son interface, tu es juste passĂ© d’une prison dorĂ©e Ă  une autre.

Ce qu’il faut :

  • Toujours vĂ©rifier la portabilitĂ© des donnĂ©es
  • Favoriser les formats ouverts : .ods, .eml, .ics, .json, .csv
  • Exiger des API documentĂ©es
  • Garder un plan de sortie : “Et si ce prestataire ferme demain, on fait quoi ?”

🛑 Si la rĂ©ponse est : “Ben on est foutus”, alors non, ce n’est pas un bon choix. MĂȘme si c’est open source.


đŸ•žïž 9.5. Le vrai enjeu : reconstruire une chaĂźne numĂ©rique rĂ©siliente

  • Un ERP open source, c’est bien
 s’il peut dialoguer avec ton IBM i
  • Une messagerie libre, c’est bien
 si elle est intĂ©grĂ©e Ă  ton agenda et ton SSO
  • Une GED Nextcloud, c’est gĂ©nial
 si tu n’as pas 5 SaaS en parallĂšle qui font la mĂȘme chose sans se parler

Le dĂ©fi, ce n’est pas de remplacer chaque outil Microsoft par un outil libre isolĂ©.
C’est de reconstruire un Ă©cosystĂšme cohĂ©rent, pilotĂ©, documentĂ©, interopĂ©rable, et rĂ©versible.


⚠ En rĂ©sumĂ©

  • Ne remplace pas une dĂ©pendance par une autre, mĂȘme si elle est joliment emballĂ©e
  • Ne te laisse pas aveugler par le mot “cloud” : ce n’est qu’un ordinateur chez quelqu’un d’autre
  • Exige l’ouverture, la traçabilitĂ©, la rĂ©versibilitĂ©
  • Et souviens-toi : la souverainetĂ© numĂ©rique, ce n’est pas juste une affaire de code. C’est une affaire de chaĂźne.
Pyramide de résilience d'un SI libre

🌍 10. Études de cas : ceux qui ont sautĂ© le pas
 et ceux qui ont rebroussĂ© chemin

Il y a ceux qui en parlent, ceux qui l’annoncent, ceux qui le font
 et ceux qui le font, puis font machine arriĂšre Ă  moitiĂ© (coucou Munich 👋). Voici les principaux retours d’expĂ©rience Ă  connaĂźtre avant de vous lancer. Spoiler : tous sont instructifs, mĂȘme ceux qui Ă©chouent.


đŸ‡©đŸ‡Ș Allemagne – “L’open source, c’est maintenant ou jamais”

En 2024, le ministĂšre de l’IntĂ©rieur allemand a donnĂ© le ton : accĂ©lĂ©rer la sortie de Microsoft dans toute l’administration fĂ©dĂ©rale. Pourquoi ?

  • Crainte du Cloud Act amĂ©ricain
  • Hausse continue des coĂ»ts de licences
  • Besoin de souverainetĂ© numĂ©rique
  • VolontĂ© de soutenir l’écosystĂšme open source allemand (Univention, Nextcloud, etc.)

Ce qui a été mis en place :

  • Migration massive vers Nextcloud + OnlyOffice
  • DĂ©ploiement de LibreOffice dans certaines rĂ©gions
  • Adoption de Linux sur les postes de travail dans plusieurs entitĂ©s fĂ©dĂ©rales
  • Soutien de l’État Ă  des prestataires open source locaux

đŸ‡©đŸ‡Ș RĂ©sultat ? Ce n’est pas parfait, mais l’État allemand avance vite, assume ses choix, et ne regarde pas dans le rĂ©tro.


đŸ‡©đŸ‡° Danemark – “Microsoft Ă  l’école ? Non merci”

Le Danemark a lancĂ© un programme pilote pour sortir de Microsoft dans les Ă©coles publiques.
Pourquoi ?

  • Trop cher
  • Trop intrusif
  • Trop fermĂ©

Expérimentations :

  • Linux sur les postes Ă©lĂšves
  • LibreOffice + solutions cloud locales
  • Plateformes d’enseignement basĂ©es sur Moodle et des outils de visio open source

đŸ§‘â€đŸ« Les retours sont trĂšs positifs sur la maĂźtrise des donnĂ©es et la rĂ©duction des coĂ»ts
 mais il faut former les enseignants et revoir les habitudes numĂ©riques.


đŸ‡«đŸ‡· Lyon – “On arrĂȘte les frais”

La ville de Lyon a officiellement annoncĂ© en 2023 sa volontĂ© de sortir de Microsoft sur l’ensemble du SI.

Objectifs :

  • Reprendre le contrĂŽle des donnĂ©es
  • RĂ©duire la facture numĂ©rique
  • CrĂ©er un Ă©cosystĂšme local basĂ© sur le libre

En projet :

  • Linux sur les postes
  • LibreOffice en standard
  • Nextcloud pour la GED
  • Solutions mĂ©tiers rĂ©examinĂ©es au cas par cas
  • DSI structurĂ©e autour de compĂ©tences libres

📍 C’est encore en cours, mais la volontĂ© politique est claire, et l’approche est progressive, pilotĂ©e, lucide.


☠ Munich – Le “faux Ă©chec” devenu Ă©pouvantail (et leçons Ă  tirer)

Tout le monde cite Munich.
Ville pionniĂšre du libre
 qui a tout migrĂ© vers Linux et LibreOffice pendant 10 ans, avant de revenir en partie sur Windows.

Mais pourquoi ?

  • Projet mal accompagnĂ© humainement
  • Formation utilisateur bĂąclĂ©e
  • ProblĂšmes de communication entre Ă©quipes
  • Lobbying intense de Microsoft
  • Et surtout
 changement politique : le maire Ă©lu voulait “du changement”. Ironie.

⚠ MoralitĂ© : ce n’est pas la technique qui a Ă©chouĂ©. C’est la gouvernance.


🧠 11. Synthùse finale : sortir de Microsoft, est-ce que ça vaut le coup ?

✅ Oui, si :

  • Tu veux reprendre le contrĂŽle de ton SI
  • Tu es prĂȘt à repenser ton organisation
  • Tu acceptes de former et accompagner plutĂŽt que de subir
  • Tu choisis le libre avec rigueur et mĂ©thode
  • Tu veux prĂ©parer l’avenir, pas acheter des rustines pour 3 ans

❌ Non, si :

  • Tu penses que c’est “juste un projet IT”
  • Tu refuses de remettre en cause tes logiciels mĂ©tiers
  • Tu n’as ni sponsor politique, ni chef de projet, ni Ă©quipe prĂȘte Ă  tenir 2 ans
  • Tu crois que l’utilisateur final va “s’adapter tout seul”
  • Tu veux Ă©conomiser de l’argent à court terme uniquement

🏁 Conclusion : ce n’est pas une mode. C’est une nĂ©cessitĂ©.

Le monde bouge :

  • L’Europe commence Ă  se rĂ©veiller.
  • Les cybermenaces explosent.
  • Les budgets explosent.
  • Les dĂ©pendances deviennent insoutenables.

Le libre, c’est peut-ĂȘtre plus exigeant. Mais c’est aussi plus libre.

Et dans un monde oĂč le numĂ©rique est le cƓur de la souverainetĂ©, ne pas dĂ©pendre d’un seul fournisseur amĂ©ricain pour faire tourner sa mairie, son hĂŽpital ou son ministĂšre, ce n’est plus un choix militant.
C’est juste du bon sens.

🧭 Pourquoi de plus en plus on parle de quitter Microsoft
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đŸ–‹ïž PubliĂ© sur SecuSlice.com

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