Imaginez un monde où votre application, votre site, votre script critique repose sur un nuage invisible qui… se met en grève. Heroku, fleuron des PaaS (Platform‑as‑a‑Service), s’est offert plus de six heures de sieste mardi 10 juin 2025, laissant développeurs, OPS, managers et clients en mode hamster dans sa roue… sans roue. Grâce à BleepingComputer, on peut dresser le bilan de ce moment magique (bleepingcomputer.com).
🕰️ Entrée en scène : “Beginning at 06:03 UTC…”
Heroku indique sur son status page :
« Beginning at 06:03 UTC, Heroku is having intermittent outages which are currently being investigated.(status.heroku.com)
D)ès potron‑minet donc, une vague de rapports tombe : connexion impossible à la dashboard, CLI muets, pages web meurtries. Bref, le bague‑mail des développeurs : l’appel du status devient une obsession, d’autant que la com officielle tarde à arriver.
🚦 Six heures en dans l’obscurité
Résultat ? De 06:03 à ~12:00 UTC, certains usages étaient carrément bloqués. Heroku héberge des tonnes d’applications critiques (Salesforce Incluse), dont SolarWinds pour la collecte de logs. Pour eux : plus de logs = plus de suivi + plus de CVE non détectées = bonjour le drame.
😡 Réactions furieuses des devs
Sur Reddit, côté EU Common Runtime, un utilisateur s’insurge :
“The most inexcusable part is that they literally took over an hour to make any acknowledgment…Everyone was just sitting…waiting for anything they could tell their customers” reddit.com
Les échos étaient unanimes : “routing issue in the EU”, monitoring UptimeRobot alertait bien avant les bees officiels. Un autre regrette :
“It looks like a routing issue… only Basic dynos were affected.” reddit.com
Bref, la communication en mode escargot + un scope flou = admins en PLS.
☁️ Contexte : un cloud, mais pas un ornithorynque
Pour creuser un peu : Heroku est un PaaS fondé en 2007 (Ruby only), racheté par Salesforce en 2010. Le principe ? Libraises polyglottes, dynos sur AWS – tu codais, Amazon bossait, Heroku orchestrait. Jusqu’à ce que tout cela décide de ne plus groover.
Ironie : on paie le cloud pour s’éviter l’infra, mais la moindre galère chez toi = galère mondiale.
⚙️ Pourquoi un tel crash ?
Pas de comm officielle détaillée sur la cause en clair (DNS, routing, infra AWS ?). La seule certitude : c’était une panne étendue, avec impacts frontend (sites cassés) et backend (CLI et dashboards inaccessibles).
SolarWinds confirme la faute d’Heroku côté logs. Et côté EU, mauvaise config réseau/routeur ? Mystère. On n’en est qu’à l’investigation.
🛠️ Pédagogie micro versus macro
- Tolérance zéro pour le « silent fail »
Ne jamais attendre plus de 10-15 minutes avant d’alerter les clients. Ici, l’attente d’1h+ a transformé la panne en crise sociale. - Monitoring externe = indispensable
Si ton monitoring (UptimeRobot, Pingdom…) te signale un crash avant la plateforme elle-même, bravo. Sinon… c’est que tu dormais. - Réplication géo = ton meilleur pote
Cette panne semble localisée en Europe. Disposer d’une répartition sur plusieurs régions (US/EU…) peut sauver ta prod. - DR + plan B ready-to-go
Lors d’un incident longue durée, une stratégie de backup, failover, switch DNS tuée peut t’éviter le bad buzz.
🤔 Et maintenant ?
- Heroku doit sortir un post-mortem clair : cause identifiée, chronologie complète, mesures concrètes.
- Les teams ops et dev doivent refaire leurs scenarios DR : si Heroku planche sur Kubernetes (la roadmap du printemps 2024 ), il va falloir revoir les dépendances réseau.
- Les consommateurs doivent calculer le risque cloud : le PaaS, c’est pratique. Mais entre automatisation et bug total… ben, vaut mieux être prêt à switcher.
💡 En résumé
La panne Heroku six heures du 10 juin 2025 est un accident industriel – pas du Titanic, mais symphonique quand même. Une plateforme mondiale, des apps qui tombent, des ops qui transpire, bref : un moment de vie du cloud.
Heroku doit tirer les leçons côté transparence & infra. Et toi ? Tu te demanderas si ton architecture tient encore un minimum sans ce genre de PaaS.