Cartier piraté ? L’élégance jusqu’au piratage – Un nom qui évoque le luxe, la distinction, l’excellence… et désormais, une cyberattaque réussie. Le célèbre joaillier français, symbole du chic intemporel, a rejoint le cercle très fermé – ou très grand public, c’est selon – des marques de prestige qui se sont fait dépouiller en ligne comme des touristes distraits sur la Croisette.
Ce lundi, Cartier a discrètement admis qu’une brèche de sécurité avait permis à des inconnus (probablement très bien renseignés) de mettre la main sur les données personnelles de clients. Le genre d’inconnus qui n’ont probablement pas besoin d’un bracelet Love pour prouver leur engagement, mais d’un bon VPN et d’un Tor bien configuré.
Données volées : luxe, calme et indiscrétion
Les informations compromises n’ont pas été détaillées dans leur intégralité – l’opacité, c’est la nouvelle transparence– mais on parle tout de même de noms, adresses, emails, numéros de téléphone et peut-être plus si affinités. Des données sensibles donc, pas au sens RGPD-funérailles, mais au sens « envie de vous spammer/arnaquer/jouer avec votre identité ».
En clair : si vous avez déjà laissé vos coordonnées sur le site de Cartier, il est peut-être temps de surveiller vos mails, vos comptes, et votre boîte postale avec un peu plus d’attention. Parce que rien ne dit « prestige » comme une fausse facture de 12 000 € pour une bague que vous n’avez jamais commandée.
Le contexte : Fashion Weak
Cartier n’est pas seul sur le podium cette saison. Ces dernières semaines, plusieurs marques de mode de luxe ont été ciblées par des cyberattaques, comme pour rappeler que le chic n’immunise pas contre le clic.
On pourrait presque parler de cyber fashion week, mais avec moins de strass et beaucoup plus de stress. Et à en croire les analystes de BleepingComputer, ces attaques ne sont pas que le fruit d’opportunistes : elles seraient coordonnées. Un nouveau segment du marché cybercriminel ? Le phishing prêt-à-porter ?
Le luxe de la négligence
La vraie question qui fâche, c’est bien sûr celle-ci : comment un groupe comme Cartier peut-il se faire hacker en 2025 ? Avec les moyens dont disposent ces entreprises, difficile d’imaginer qu’elles n’ont pas été prévenues des risques. Ou alors la cybersécurité, c’est comme les collections capsule : optionnelle, décorative et périssable.
On aimerait croire qu’ils ont été ciblés par une zero-day ultra sophistiquée, un ransomware quantique, ou un espion moldave dopé à l’IA. Mais non. En général, ces brèches se résument à un bon vieux phishing, une mise à jour oubliée ou une base de données mal configurée. En clair : un oubli très humain dans un univers très digital.
La réponse de Cartier : poli mais peu rassurant
Dans un communiqué lisse comme un cadran en or blanc, Cartier indique avoir pris des mesures pour sécuriser ses systèmes, tout en notifiant les autorités compétentes. Traduction : ils ont relancé leur antivirus, appelé leurs avocats et préparé les mails d’excuse pour les clients concernés.
Mais soyons justes : ce n’est pas que Cartier. Ce sont des dizaines, des centaines de marques de luxe qui investissent des fortunes en marketing, mais des miettes en cybersécurité. Parce qu’un logo embossé vaut mieux qu’un SOC bien géré ?
Leçon (non) apprise
L’ironie, c’est que ce genre d’affaire dégrade l’image de marque plus sûrement qu’un faux sac à main. Dans un monde où l’expérience client ne se limite plus à la boutique physique, mais passe par des sites, des apps, des CRM et des bases de données interconnectées, la cybersécurité devrait être un pilier, pas un accessoire.
Mais voilà : tant que les paillettes brillent plus que les logs, les pirates n’ont qu’à se baisser pour ramasser les bijoux. Virtuellement, bien sûr.
Morale (ou presque)
Si vous êtes client de Cartier, changez vos mots de passe, surveillez vos comptes, et méfiez-vous des mails un peu trop polis. Si vous êtes une entreprise du luxe, une seule question : votre SOC est-il aussi bien taillé que vos vitrines ?
Parce qu’à ce rythme, le prochain bijou en ligne, ce sera votre base de données sur un forum russe.
💡 Chez SecuSlice, on dit que le luxe, c’est de ne pas apparaître dans les leaks. Pour tout le reste, il y a Mastercard. Et Fail2Ban.