🎬 “Bonjour, ici votre conseiller BMO …”
Vous êtes tranquillement en train de scroller Instagram, entre deux vidéos de chiens qui dansent et des tutos de maquillage, quand soudain, une publicité “officielle” de la Bank of Montreal attire votre attention. Le conseiller semble réel. La voix est crédible. Le message est rassurant : une nouvelle offre d’épargne exclusive. Il ne reste plus qu’à cliquer…
Mauvaise idée.
Bienvenue en 2025, où l’intelligence artificielle ne sert plus seulement à créer des photos de chats kawaï ou à générer des recettes improbables à base de chips et de tofu. Elle sert aussi — et surtout — à arnaquer, manipuler, et vider les comptes bancaires.
🕵️‍♂️ L’arnaque en quelques mots :
Des escrocs diffusent sur Instagram des publicités se faisant passer pour des institutions financières canadiennes, comme la Bank of Montreal (BMO) ou EQ Bank.
Leur arme secrète ? Des deepfakes – ces vidéos générées par IA qui imitent à la perfection le visage et la voix de quelqu’un — souvent un employé de banque ou un faux influenceur.
Leur objectif : vous convaincre que vous êtes sur le point de faire l’affaire du siècle… alors que vous êtes à deux clics d’un vol de données bancaires ou d’une arnaque à l’investissement.
🤖 L’IA au service du crime
Ces publicités ne se contentent pas de copier le logo de la banque ou d’imiter son style graphique (classique dans le phishing). Non, elles vont beaucoup plus loin :
- Un deepfake vidéo personnalisé qui s’adresse directement à vous comme si vous étiez déjà client.
- Un discours rodé vantant une “offre exclusive” ou “un placement garanti”.
- Une redirection vers une page parfaitement imitée du site de la banque, où vous êtes invité à saisir vos identifiants, coordonnées bancaires, voire votre numéro d’assurance sociale.
Tout ça, en quelques secondes. Et sur une plateforme aussi grand public qu’Instagram.
Oui, la mĂŞme oĂą vous regardiez il y a cinq minutes une recette de smoothie au kale.
🧠Pourquoi ça marche ?
Parce que l’humain reste humain, même en 2025 :
- Nous avons tendance à faire confiance à ce qui a l’apparence de l’authenticité (voix, visage, logo).
- Les deepfakes actuels sont bluffants, surtout à l’échelle d’un écran mobile.
- Le ton rassurant, l’apparente “offre limitée dans le temps” : tous les codes du marketing sont détournés à des fins crapuleuses.
- Et enfin, parce que les réseaux sociaux sont devenus un vecteur d’information pour des millions d’utilisateurs, y compris pour des sujets aussi sensibles que… leur argent.
💸 Du phishing à l’escroquerie financière
Deux variantes ont été observées :
- Le classique phishing : vous remplissez un formulaire “pour ouvrir un compte” ou “valider votre identité”. Vos données sont siphonnées. Merci, au revoir.
- La fausse promesse de placement : un soi-disant reprĂ©sentant de la banque vous propose une opportunitĂ© d’investissement “blockchain”, “crypto adossĂ©e” ou “taux garanti”. Vous transfĂ©rez vos fonds… et ils s’évaporent.
🛡️ Comment s’en protéger ? Le guide (gentiment) moqueur :
- Non, Instagram n’est pas un canal bancaire. Si votre banque communique avec vous via un reel sponsorisé, posez-vous de grandes questions.
- Ne cliquez pas. Jamais. Les offres bancaires sérieuses ne vous demandent pas de cliquer dans une pub pour accéder à vos comptes.
- Vérifiez l’URL. Vous pensez être sur bmo.ca ? Vous êtes sur bm0.biz.ru ? Voilà .
- Restez sceptique. Un placement à 8 % garanti ? Parlez-en à votre conseiller. Le vrai. Pas celui qui brille un peu trop à l’écran.
- Activez les alertes bancaires. Si vous ne pouvez pas éviter les erreurs, au moins soyez prévenu rapidement.
🎯 Et les plateformes là -dedans ?
Instagram, comme d’autres, n’est pas exempt de responsabilités. L’algorithme qui vous sert de la pub personnalisée est aussi celui qui laisse passer des escroqueries, parfois des jours durant.
Quand une vidéo deepfake avec une personne inexistante, portant un faux badge BMO et parlant de crypto-rendements “officiels”, atteint 20 000 vues… il serait peut-être temps de muscler un peu la modération, non ?
📌 En conclusion :
L’IA n’a pas inventé l’arnaque. Elle l’a juste rendue beaucoup plus convaincante. Et tant que les réseaux sociaux resteront un Far West algorithmique, les escrocs auront de beaux jours devant eux.
Alors, un seul conseil : en cybersécurité comme en investissement, si ça semble trop beau pour être vrai… c’est probablement un deepfake.