🧬 ClickFix : le CAPTCHA que vous allez regretter d’avoir cochĂ©

Quand la sĂ©curitĂ© devient un piĂšge et l’utilisateur un complice enthousiaste.

Il fut un temps, pas si lointain, oĂč le CAPTCHA servait Ă  diffĂ©rencier l’humain du robot. Aujourd’hui, il sert surtout Ă  diffĂ©rencier l’utilisateur naĂŻf du hacker opportuniste. Bienvenue dans l’ùre du ClickFix, une technique de social engineering qui a connu une hausse de +517 % en quelques mois. Oui, +517 %, ce n’est pas une faute de frappe, c’est juste le reflet de notre Ă©poque : la crĂ©dulitĂ© Ă  l’échelle industrielle.

🛑 Qu’est-ce que ClickFix ? Un piùge aussi grossier qu’efficace.

ClickFix, c’est l’art de prĂ©senter Ă  l’utilisateur un faux CAPTCHA (vous savez, ces petites cases Ă  cocher « Je ne suis pas un robot »). Mais cette fois, ce n’est pas Google qui veut s’assurer de votre humanitĂ©, c’est un groupe de cybercriminels qui veut injecter un infostealer, un ransomware ou toute autre surprise numĂ©rique que votre antivirus ne dĂ©tectera qu’aprĂšs la catastrophe, s’il existe encore.

Le processus est limpide :

  1. Vous cliquez sur un lien un peu louche (mais pas trop, ça passerait presque pour du pro).
  2. Une page s’ouvre avec un design lĂ©chĂ© et une invite Ă  « confirmer que vous ĂȘtes humain ».
  3. Vous cliquez.
  4. Vous vous faites avoir.
  5. La cyberattaque commence : vol de mots de passe, enregistrement clavier, chiffrement de fichiers, voire installation de backdoors pour des fĂȘtes ultĂ©rieures.

FĂ©licitations, vous ĂȘtes maintenant un point d’entrĂ©e privilĂ©giĂ© dans votre organisation.

📈 Pourquoi ça cartonne ?

Parce que c’est simple, propre, et diaboliquement crĂ©dible. Contrairement aux popups criardes du dĂ©but des annĂ©es 2000 qui hurlaient « VOTRE PC EST INFECTÉ CLIQUEZ ICI !!! », ici on joue la carte du sobre, du pro, du Google-style.

Et puis il faut le dire : qui oserait douter d’un CAPTCHA ? C’est censĂ© ĂȘtre un symbole de sĂ©curitĂ©. La routine cognitive est telle que personne ne le remet en question. L’utilisateur voit, il clique, il se fait avoir. Bref, le rĂȘve du pentester, l’enfer du RSSI.

🎣 Les appĂąts du phishing nouvelle gĂ©nĂ©ration

LĂ  oĂč ClickFix fait trĂšs fort, c’est dans son intĂ©gration Ă  des campagnes plus vastes. Le faux CAPTCHA est souvent la premiĂšre Ă©tape d’un processus d’infection bien huilĂ© :

  • Phase 1 : hameçonnage visuel, style mise Ă  jour de navigateur ou demande de vĂ©rification d’ñge.
  • Phase 2 : interaction humaine (le clic), nĂ©cessaire pour contourner certaines protections (sandbox, analyse statique).
  • Phase 3 : dĂ©ploiement du malware via des scripts bien optimisĂ©s (JS/PowerShell/Batch dĂ©guisĂ©).

Ah, et cerise sur le ransomware : beaucoup de ces malwares sont polymorphes, chiffrĂ©s Ă  la volĂ©e, hĂ©bergĂ©s sur des services CDN lĂ©gitimes (oui, mĂȘme Google Cloud est parfois complice malgrĂ© lui). Autrement dit, bonne chance aux solutions EDR pour lever le drapeau rouge avant qu’il soit trop tard.

đŸ§Ș Cas d’usage en entreprise

Dans les derniers cas documentés, ClickFix a été utilisé pour :

  • DĂ©livrer RedLine Stealer et Vidar, des infostealers capables d’aspirer toutes les infos utiles (de Chrome Ă  Discord, rien n’échappe).
  • DĂ©clencher des ransomwares hybrides, avec chiffrement local ET exfiltration vers un serveur externe.
  • Activer des access tokens GitHub ou AWS à partir de sessions compromises. Oui, les devs aiment cliquer eux aussi.

Et les analystes se retrouvent ensuite Ă  jouer Ă  « OĂč est Charlie ? » dans les logs pendant que l’entreprise perd des millions.

💡 Comment s’en prĂ©munir ?

Tu veux vraiment la solution ? Spoiler alert : ça commence par Ă©duquer tes utilisateurs. Mais comme on sait que c’est moins sexy qu’un nouveau firewall avec Ă©cran OLED, voici quelques pistes :

  • ✅ DNS filtering et blocage d’URL dynamiques (oui, avec un peu de machine learning, ça aide).
  • 🧠 Campagnes de sensibilisation ciblĂ©es : montrer un faux CAPTCHA en live et le dĂ©monter, ça marque.
  • đŸ§ŒÂ HygiĂšne de navigateur : limiter les plugins, dĂ©sactiver les scripts inutiles, etc.
  • đŸ•”ïžÂ Surveillance comportementale : toute interaction non prĂ©vue avec un site inconnu → alerte.
  • 💣 DĂ©tection post-click : oui, le mal est fait, mais s’il est dĂ©tectĂ© en 3 min au lieu de 3 jours, c’est dĂ©jĂ  ça.

🎁 Bonus sarcastique

Pour chaque utilisateur qui clique sur un faux CAPTCHA, offrez un mug « Je ne suis pas un robot, juste naĂŻf ». Ou mieux : faites-en un KPI RH. C’est bon pour la motivation.


Conclusion ?

ClickFix est la preuve Ă©clatante que le meilleur vecteur d’attaque reste l’humain. Et que tant que nous continuerons Ă  former des utilisateurs Ă  « cliquer sur la bonne case » sans leur apprendre Ă  la reconnaĂźtre, les hackers auront toujours un clic d’avance.


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