On t’a dit que ChatGPT, tu sais, l’intelligence artificielle, allait révolutionner ton business. Ce qu’on ne t’a pas précisé, c’est qu’elle le ferait en digérant tes données sensibles sans même demander l’autorisation.
D’après un rapport Varonis tout chaud sorti du four, 99 % des entreprises exposent involontairement des informations critiques aux IA génératives. Oui, tu as bien lu : 99 %. Autrement dit, si tu fais partie des 1 % restants, félicitations : tu peux probablement aussi cocher “Survivant du Titanic” sur ton CV.
📊 C’est quoi le problème exactement ?
Tu te dis peut-être :
“Bah, si quelqu’un colle un bout de contrat dans ChatGPT, c’est son problème, non ?”
Non. C’est le tien, si ce contrat contient :
- Des informations confidentielles client (RGPD bonjour 👋),
- Des secrets de fabrication ou code source maison,
- Des noms de collaborateurs, identifiants techniques, ou stratégies internes.
Et ça arrive tous les jours. Dans des prompts, dans des copier-coller d’urgence, dans des tests de qualité mal encadrés. Et une fois que c’est dans la moulinette IA ? Bonne chance pour le récupérer.
🧠 Pourquoi c’est si courant ?
Parce que :
- L’IA est séduisante : c’est rapide, ça te mâche le boulot, et t’as l’impression d’être un génie du code ou du marketing.
- Le shadow IT s’invite à table : les salariés utilisent ChatGPT, Gemini ou Claude sans politique claire.
- Les données internes sont partout : partagées sur Teams, copiées dans Google Docs, resservies dans Notion, puis demandées à GPT.
Résultat : la ligne entre “ce que je peux copier” et “ce que je devrais surtout pas exposer” devient floue. Et l’IA, elle, ne trie pas. Elle ingère.
Voir notre dossier sur les Shadow IT & Shadow SaaS
🕳️ Exemples concrets et gênants
- Un développeur fatigué copie-colle la clé d’API Stripe dans ChatGPT pour « comprendre pourquoi ça plante ».
- Un chef de projet balance une table d’anonymisation client pour “mieux segmenter”.
- Un RH envoie un extrait de dossier disciplinaire pour le reformuler joliment.
Oui, tout ça, c’est déjà arrivé. Et oui, ces IA retiennent plus qu’on ne le pense, même si elles sont censées “oublier”. L’histoire nous a prouvé que des fuites via des prompts malveillants ou via des erreurs de configuration sont possibles.
🧩 Pourquoi c’est grave ?
- Confidentialité explosée en deux clics.
- Conformité réglementaire : RGPD, HIPAA, PCI… aucun ne trouve ça drôle.
- Propriété intellectuelle diluée : un prompt contenant ton code peut réapparaître… ailleurs.
- Image de marque : quand tu découvres que ton plan produit circule dans un dataset d’entraînement.
✅ Quoi faire pour ne pas finir dans les 99 % ?
🛡️ 1. Éduquer sans culpabiliser
Former les équipes. Expliquer que l’IA n’est pas une poubelle à copier-coller. Sans ridicule, sans procès. Avec des exemples, des cas d’usage, et des limites claires.
🔒 2. Bloquer ou restreindre les IA via proxy
Si tu peux filtrer les accès (DNS, firewalls, CASB), fais-le. Laisse uniquement les outils validés et surveillés.
📋 3. Encadrer les usages
Définis une politique d’utilisation de l’IA claire, diffusée, validée. Qui peut utiliser quoi ? Dans quel cadre ? Avec quelles données ?
🧯 4. Mettre en place des outils de détection
Il existe des solutions qui repèrent quand des données sensibles sont copiées dans des zones non sûres. Intègre-les à ton SIEM ou DLP.
🔁 5. Tester en sandbox
Si tu veux tester GPT sur des cas internes, isole-le. Crée une sandbox ou un LLM auto-hébergé qui ne fuite pas dans la nature (GPT4All, LLama, etc.).
😬 En conclusion : ChatGPT, ce n’est pas ton confident
Les IA génératives sont formidables. Mais elles ne sont pas neutres. Elles apprennent de ce qu’on leur donne, parfois à notre insu, souvent sans retour arrière.
“Ce n’est pas parce que c’est gratuit et intelligent que c’est sécurisé.”
Alors, la prochaine fois que tu veux coller ton export client dans une IA pour faire un tableau sympa : respire. Réfléchis. Et si vraiment tu le fais… au moins vérifie que tu es dans une sandbox. Ou que tu es prêt à ce que le monde entier te pique ton business model.