La crypto, ce n’est pas que des formules mathématiques obscures planquées dans des RFC illisibles. C’est aussi — et surtout — ce qui protège vos conversations privées, vos fichiers sensibles, vos déplacements en télétravail… bref, tout ce qui compose votre quotidien numérique. Que vous soyez simple utilisateur qui veut juste éviter que son voisin de bureau lise ses mails, ou admin système qui doit sécuriser les données d’une PME entière, la crypto est partout. Alors autant savoir où regarder… et où ne pas se faire avoir.
📨 Messageries chiffrées : la crypto dans ta poche
Si vous utilisez Signal, WhatsApp ou encore Telegram (attention, pas en “cloud chat”), vous utilisez déjà du chiffrement de bout en bout (E2EE). Concrètement, cela veut dire que vos messages sont chiffrés sur votre téléphone et ne sont déchiffrés que par le destinataire. Même si les serveurs de WhatsApp (coucou Meta 👋) veulent fouiller, ils ne peuvent pas lire le contenu. Enfin, en théorie.
- Signal : la star du milieu. Open source, audité, utilisé par les journalistes, militants, et les gens qui savent lire une doc technique.
- WhatsApp : même protocole Signal, mais vous offrez quand même vos métadonnées à Meta (qui parle à qui, quand, combien de temps).
- ProtonMail, Tutanota : côté emails, le chiffrement existe mais reste compliqué à généraliser, surtout pour échanger avec des boîtes non compatibles.
⚡ Sarcasme time : si vous envoyez votre RIB en pièce jointe par Messenger, ne vous félicitez pas d’utiliser une “messagerie chiffrée”. Vous avez juste donné vos infos bancaires à Zuckerberg en prime.
👉 Exemple concret : un journaliste qui protège ses sources grâce à Signal. Sans E2EE, ses échanges avec un lanceur d’alerte ressembleraient à une carte postale envoyée depuis une plage bondée. Avec Signal, ça devient un courrier sous scellé qu’aucun facteur ne peut lire.
💾 Chiffrement des disques : quand ton laptop tombe du train
Scénario classique : un cadre pressé oublie son laptop dans le TGV Paris–Lyon. Sans chiffrement, c’est jackpot pour la personne qui met la main dessus : tous les fichiers clients, les mails, peut-être même un dossier RH complet… 🎉
Heureusement, il existe le chiffrement de disque complet (Full Disk Encryption – FDE).
- BitLocker (Windows) : intégré, efficace… sauf si vous avez stocké la clé de récupération dans votre compte Microsoft sans mot de passe costaud.
- FileVault (macOS) : simple et transparent pour l’utilisateur.
- VeraCrypt : pour les barbus et les paranoïaques, open source, avec options de volumes cachés pour les scénarios extrêmes.
⚡ Erreur classique : croire que le chiffrement marche même quand le PC est allumé. Spoiler : si le disque est monté et accessible, un attaquant qui récupère votre machine allumée ou en veille peut avoir accès à vos données.
⚡ Sarcasme time : le chiffrement n’est pas un sortilège de Poudlard. Si vous laissez votre laptop ouvert sur le bureau du Starbucks, BitLocker ne va pas soudain crier “Expelliarmus !” au voleur.
👉 Exemple concret : un employé perd un disque dur externe contenant les données de 10 000 clients. Grâce à VeraCrypt, impossible de l’exploiter sans le mot de passe. Bilan : zéro fuite. Même la CNIL applaudit.
🌐 VPN : bulle chiffrée ou mirage marketing ?
Ah, le VPN. Cet outil magique vendu par des pubs YouTube douteuses : “Protégez-vous des hackers ! Devenez invisible sur Internet !” En réalité, un VPN est juste un tunnel chiffré entre votre appareil et un serveur. Point.
- IPSec : solide, mais complexe à configurer. Le joujou préféré des grandes entreprises.
- OpenVPN : le vétéran open source, toujours fiable mais un peu lourd.
- WireGuard : le petit prodige, moderne, rapide, avec un code base 100 fois plus léger.
Côté usage, il y a deux mondes :
- Le VPN commercial grand public : utile pour contourner la géolocalisation (Netflix US, bonjour 👋), mais ne vous rend pas invisible.
- Le VPN d’entreprise : outil sérieux pour connecter les télétravailleurs au SI interne. Là, oui, on parle sécurité… sauf quand c’est mal configuré.
⚡ Sarcasme time : croire qu’un VPN à 2 €/mois vous protège du gouvernement, c’est comme acheter un poncho en plastique et penser survivre à l’hiver sibérien.
👉 Exemple concret : en télétravail, un employé se connecte au VPN de l’entreprise. Mais le split tunneling est mal configuré → une partie du trafic sort en clair sur Internet. Résultat : données sensibles exposées. Moralité : la crypto, c’est bien, mais la config, c’est mieux.
⚠️ Ce que la crypto ne fait PAS (spoiler : beaucoup)
Petit rappel salutaire : la cryptographie est puissante, mais elle n’est pas magique.
- Elle n’empêche pas les mots de passe pourris (genre “123456” ou “azerty”).
- Elle ne protège pas contre les post-it collés à l’écran.
- Elle ne fait pas disparaître vos données si vous les publiez sur Facebook.
- Elle n’empêche pas un utilisateur débile de cliquer sur un lien de phishing.
⚡ Sarcasme time : la crypto est une ceinture de sécurité. Mais si vous décidez de rouler à contresens sur l’autoroute avec les yeux fermés, ça ne vous sauvera pas.
✅ Conclusion : la crypto, sans même le savoir, vous l’utilisez déjà
Vous n’avez pas besoin d’être mathématicien ou hacker pour profiter de la crypto.
- Vos conversations sur WhatsApp ou Signal → protégées par du chiffrement.
- Vos disques durs sur Windows et macOS → chiffrés si vous activez les bonnes options.
- Vos connexions VPN au boulot → sécurisées, si l’admin fait son job.
La crypto est l’ombre protectrice de notre vie numérique. Invisible la plupart du temps, elle n’attire l’attention que quand elle casse (ou quand on ne l’a pas activée).
👉 Punchline finale : la cryptographie n’est pas une déco, ni une option. C’est votre gilet pare-balles numérique. Mais si vous le portez à l’envers ou que vous le laissez au placard, ne venez pas pleurer quand la balle passe.