🎬 Le contexte : encore un patch qui pique les yeux
C’est reparti pour un tour, un grand merci Microsoft ! Après la mise à jour Windows 11 24H2 de juillet 2025 (preview), des administrateurs du monde entier voient apparaître des erreurs CertificateServicesClient (CertEnroll) à chaque tentative d’inscription ou de renouvellement de certificat.
Rien de subtil : ça crache une belle erreur, bien rouge, qui dans tout environnement normal déclenche un début de sueur froide chez les admins.
Réaction de Microsoft ?
« Ignorez-les, elles ne veulent rien dire. »
Oui, oui… Vous avez bien lu. Pas de correctif immédiat, pas de hotfix d’urgence, juste un joli mémo : “On sait que ça affiche une erreur, mais ne vous inquiétez pas, c’est un bug cosmétique.”
🕰️ Petit rappel : le précédent du firewall
Ce n’est pas la première fois que Redmond sort la carte « Keep calm and ignore ».
Souvenez-vous : Windows Defender Firewall envoyait des alertes disant qu’il était désactivé alors qu’il tournait normalement. Réponse officielle : “Ignorez l’alerte.”
On a eu aussi :
- BitLocker qui se mettait à demander une clé de récupération au réveil de veille prolongée… “Ignorez, ça va passer.”
- Windows Update qui affichait des échecs de patch… “En fait, c’est installé, ignorez.”
C’est presque devenu une méthode de gestion de crise : quand un bug fait paniquer l’admin, on le classe « cosmétique » pour éviter les tickets support.
Voir notre article : 💥 Microsoft vous demande d’ignorer les erreurs de pare-feu Windows. Non, ce n’est pas une blague.
🚨 Pourquoi c’est un problème (même si c’est « cosmétique »)
Dans un environnement professionnel, les erreurs de certificats sont loin d’être anodines. Les PKI, CertEnroll et autres services de certification sont la colonne vertébrale de :
- L’authentification réseau
- Le chiffrement TLS/SSL interne
- Le Wi-Fi sécurisé (RADIUS)
- Les VPN d’entreprise
- La signature de code et d’e-mails
En clair, quand un admin voit une erreur CertEnroll, il se dit :
« Soit j’ai un serveur de certification qui est en panne, soit j’ai un MITM qui joue avec mes certificats. »
Dire « ignorez » revient à désensibiliser les équipes à des alertes critiques. Et le jour où l’erreur sera réelle, combien d’admins passeront à côté parce qu’ils auront appris que “c’est juste encore un bug Microsoft” ?
🤦 Gestion de crise made in Redmond
On pourrait croire à une stratégie assumée :
- Patch Tuesday → Envoi du correctif (avec bonus bug surprise)
- Découverte du bug par la communauté
- Annonce officielle : “Oui, ça affiche une erreur, mais tout va bien”
- Patch de correction quelques semaines plus tard, discret, noyé dans les notes
Pendant ce temps, dans les entreprises :
- Les admins passent des heures à vérifier leur PKI
- Les RSSI se demandent si c’est une attaque
- Les tickets helpdesk explosent
- Les utilisateurs entendent encore “C’est Microsoft, c’est normal”
📌 Encadré pédagogique – Pourquoi “ignorer” n’est pas une politique de sécurité
- Effet d’habituation : si vos équipes s’habituent à ignorer des erreurs, elles risquent de rater un vrai incident.
- Brouillage du signal : un log doit rester fiable. S’il est pollué par du faux positif permanent, il perd toute valeur.
- Audit et conformité : certains secteurs (santé, finance, industrie) sont tenus de traiter toute alerte de sécurité. Même un faux positif non documenté peut créer un écart lors d’un audit.
Conclusion : ignorer, ce n’est pas corriger. Et ça n’est certainement pas sécuriser.
🛠️ Que faire côté admin ?
En attendant le correctif :
- Documentez l’incident dans votre base de connaissances interne
- Ajoutez une règle de filtrage temporaire dans vos SIEM pour réduire le bruit
- Surveillez vos certificats réels (expiration, invalidité, révocation)
- Communiquez aux équipes que l’erreur actuelle est liée au patch, mais que les autres restent à traiter
Et surtout, gardez l’œil ouvert : un attaquant malin pourrait profiter de ce contexte pour glisser un vrai problème parmi les faux.
đź’¬ Conclusion sarcastique
On pourrait presque voir ça comme un nouvel achievement pour Windows : « Votre OS vous affiche une erreur critique… mais cette fois, c’est pour rire. »
Après tout, pourquoi investir dans la fiabilité quand on peut investir dans le damage control ?
En attendant le prochain épisode — firewall, BitLocker, Defender ou peut-être le gestionnaire d’imprimantes — on se dit qu’à ce rythme, Microsoft devrait intégrer un bouton “Ignorer tous les problèmes” directement dans Windows. Ce serait plus honnête.
📎 Sources :