Petit plaidoyer pour l’efficacité sauvage
« J’avais besoin d’une solution… pas d’un ticket Jira. »
— Une utilisatrice, en train de créer un compte Notion perso pour gérer un projet métier critique. Elle ne sait même qu’elle ouvre la porte du Shadow IT
Le Shadow IT, ce n’est pas une rébellion.
C’est une réponse.
À un besoin non couvert.
À un outil trop lent.
À un IT trop procédurier.
Et surtout, à une envie simple : faire son travail efficacement.
Alors, avant de lever le bouclier de la conformité, écoutons d’abord pourquoi les utilisateurs contournent les règles.
⚙️ 1. Parce que l’outil « officiel » est nul (ou inexistant)
- Le logiciel métier validé met 30 secondes à s’ouvrir, 4 à planter.
- La GED est un labyrinthe illogique.
- Il n’existe aucune solution pour faire une demande de congés à distance.
Résultat ?
👉 Google Sheets, Notion, Excel partagé via WhatsApp, ou application NoCode perso : « J’ai recréé l’outil, et en mieux. »
🐢 2. Parce que la DSI, c’est lent
- Pour installer un logiciel, il faut créer un ticket, attendre 3 jours, justifier, prouver, valider…
- Et à la fin, on te répond « Non, on ne prend pas ce risque ».
Résultat ?
👉 Installation directe de l’outil via navigateur, sans admin. Zéro friction.
🕵️ 3. Parce que personne ne voit le problème
- Utiliser son Google Drive perso ? « Tout le monde le fait ».
- Stocker des fichiers sur une clé USB non chiffrée ? « On l’a toujours fait ».
- Partager un rapport sur WeTransfer ? « C’est super simple. »
Résultat ?
👉 Une culture d’entreprise où le Shadow IT devient la norme officieuse.
💡 4. Parce que c’est parfois la seule option
- Un événement à organiser ? L’outil interne de réservation est en panne → création rapide d’un formulaire Typeform ou Google Forms.
- Un client réclame un document urgent → impossible de le lui envoyer via la messagerie bridée → upload temporaire sur un cloud perso.
👉 Le Shadow IT apparaît alors comme une solution d’urgence, légitime mais dangereuse.
🎯 5. Parce que l’utilisateur est compétent
Et c’est le plus paradoxal :
Ceux qui font le plus de Shadow IT ne sont pas les plus ignorants… mais souvent les plus débrouillards.
- Un développeur qui automatise ses tâches avec un script Python.
- Un manager qui crée une interface NoCode pour piloter ses indicateurs.
- Un commercial qui intègre ChatGPT à ses relances clients.

📣 Moralité : le Shadow IT est un signal faible… mais précieux
Si les gens bricolent leurs outils :
- Ce n’est pas (que) pour embêter la DSI,
- C’est parce qu’ils veulent travailler mieux, plus vite, avec des moyens modernes.
Le problème n’est pas leur créativité.
C’est l’absence de cadre qui permet de canaliser cette énergie sans compromettre la sécurité.
🔜 Dans le prochain billet :
👉 “Cas concrets de Shadow IT : petites astuces, grosses conséquences”
Avec des histoires vraies, des fails, des fuites, et des leçons à tirer.