🛡️ NIS2 : La cybersécurité devient (enfin) sérieuse… et obligatoire !

Imaginez une entreprise européenne qui confond sauvegarde et corbeille, qui laisse les accès VPN ouverts à tous vents, et pour qui « mise à jour » rime avec « jamais ». Eh bien, cette époque est (bientôt) révolue. Merci NIS2 !

📜 C’est quoi, ce NIS2 ?

NIS2, c’est la petite sœur, bien plus sévère, de la directive NIS (Network and Information Security) adoptée en 2016. Sauf que là, on passe à la vitesse supérieure.

👉 Objectif : renforcer la cybersécurité des entités critiques dans toute l’Union européenne.

Adoptée en janvier 2023, transposition obligatoire dans le droit national d’ici le 17 octobre 2024, elle vise à harmoniser les règles et à élever le niveau général de sécurité numérique sur tout le continent.

En clair : si vous êtes une entreprise « essentielle » ou « importante », vous n’y échapperez pas. Et ce n’est pas une suggestion.


⚖️ Le fondement juridique

  • Directive UE 2022/2555, dite NIS2, du 14 décembre 2022.

  • Remplace la directive NIS de 2016.

  • Oblige les États membres à fixer des règles strictes de cybersécurité pour certaines entreprises et administrations.

Cette directive ne s’applique pas directement : elle doit être transposée dans les lois nationales. En France, c’est l’ANSSI qui pilote l’orchestration.


🏛️ Qui est concerné ?

Les entités sont classées en deux grandes catégories :

1. Essentielles

Exemples :

  • Énergie (fournisseurs d’électricité, gaz),

  • Eau,

  • Transports,

  • Santé,

  • Infrastructures numériques (DNS, datacenters),

  • Administration publique.

2. Importantes

Exemples :

  • Services postaux et messagerie,

  • Industrie manufacturière (produits médicaux, chimiques, etc.),

  • Fournisseurs cloud, éditeurs de logiciels critiques,

  • Entreprises de gestion des déchets.

👉 Critère de base : plus de 50 employés ou 10 millions d’euros de chiffre d’affaires ET activité dans un secteur critique.

🧠 Astuce : même si vous êtes « petit », si vous êtes jugé systémique (ex. : un prestataire de sauvegarde d’un hôpital), vous pouvez être intégré à la liste !


🧱 Concrètement, qu’est-ce que ça change pour l’entreprise ?

Voici les principales obligations que NIS2 impose :

DomaineObligations concrètes
GouvernanceLe conseil d’administration doit être impliqué. La cybersécurité n’est plus “un truc d’IT”.
Gestion des risquesMise en place de politiques documentées, analyse de risques, PCA/PRA, segmentation réseau, MFA, etc.
Sécurité de la chaîne d’approvisionnementÉvaluation et contrôle de vos prestataires. Vous êtes responsable de leurs failles.
Détection et réponse aux incidentsCapacité à détecter, réagir et notifier un incident sous 24h à l’ANSSI.
Formation et sensibilisationDes formations régulières pour tous les salariés, pas juste les admins réseau.
Audit et sanctionsContrôles possibles, sanctions jusqu’à 10 M€ ou 2 % du CA mondial. Oui, vous avez bien lu.

😅 En résumé : ça rigole plus. C’est du RGPD version cyber.


📅 Échéances à retenir

DateÉvénement
Janvier 2023Entrée en vigueur de la directive au niveau européen
Octobre 2024Date limite de transposition dans le droit français
Fin 2024 – Début 2025Désignation officielle des entités soumises, premiers contrôles

🏢 Exemple concret d’impact en entreprise

Cas fictif : MediClic, PME de télémédecine de 120 employés

  • 📡 Fournit des plateformes de consultation à distance pour les hôpitaux → secteur santé → entité essentielle.

  • 🔐 Devra :

    • Sécuriser tous les accès VPN (avec MFA),

    • Documenter ses politiques de gestion des vulnérabilités,

    • Imposer à ses sous-traitants cloud des clauses de cybersécurité,

    • Mettre en place un plan de réponse aux incidents,

    • Alerter l’ANSSI dans les 24h en cas de faille (même mineure),

    • Former tous ses salariés, même le RH qui pense que « phishing » est un sport.


💼 Que faut-il faire maintenant ?

  1. Faire l’inventaire des obligations applicables à votre structure.

  2. Nommer un référent cybersécurité (ou renforcer votre DPO/RSI existant).

  3. Réviser vos politiques SSI (mises à jour, cloisonnement, sauvegardes, journaux).

  4. Évaluer vos prestataires (audit, contrats, clauses de sécurité).

  5. Former vos équipes (à la cybersécurité, à la détection d’incidents).

  6. Préparer les notifications d’incident (modèles, processus).

🎯 Le mot d’ordre : Anticiper, documenter, sécuriser.


📌 Conclusion : NIS2, un mal pour un bien ?

Si la directive peut sembler lourde, elle pousse enfin les entreprises à prendre la cybersécurité au sérieux. Et vu les vagues de ransomwares, phishing, shadow IT, et erreurs humaines qu’on observe tous les jours, c’est une excellente nouvelle.

Alors, un conseil : commencez maintenant, car en octobre 2024, le couperet tombera. Et contrairement aux ransomwares… l’ANSSI ne négocie pas.

🛡️ NIS2 : La cybersécurité devient (enfin) sérieuse… et obligatoire !
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🖋️ Publié sur SecuSlice.com

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